mercredi 16 juillet 2008 par Fraternité Matin

Le ministre des Mines et de l'énergie, Léon Emmanuel Monnet, fait le point des rencontres avec les transporteurs.

M. le ministre, quel est l'état des négociations avec les différents acteurs, une semaine après l'augmentation du prix?

Nous pouvons dire que la situation qui est créée est liée plus ou moins directement à la hausse des prix à la pompe. Nous sommes engagé avec tout le gouvernement à continuer les négociations avec l'ensemble des couches socioprofessionnelles et notamment les transporteurs eux-mêmes, les chauffeurs regroupés en associations syndicales ou mutualistes, et les consommateurs.



Donc le 7 juillet, date d'annonce de la mesure, nous avons poursuivi les discussions avec les transporteurs, les chauffeurs des différents modes de transport que nous connaissons (mini-cars ou gbaka, woro-woro intercommunaux) et les associations des consommateurs. Nous avons longuement échangé avec eux; et c'est à la suite de ces échanges que le gouvernement a annoncé les mesures que nous connaissons quant à la hausse des tarifs de transport: 50 francs sur l'ensemble des communes d'Abidjan et la chute des taxis désormais à 40 francs. Et que de façon générale, étant donné que les véhicules de transport roulaient essentiellement au gasoil qui a connu une majoration de 44%, et que le transport représentait environ la moitié des charges, nous arrivions à une moyenne de 20%. Tenant compte de ce que l'Etat avait fait un effort particulier pour lutter contre le racket qui était un frein à la rentabilité de l'activité. Nous avions donc admis, et toutes les associations avec nous, qu'une hausse de 20% en moyenne pouvait être opérée.



Mais vous le savez, M. le ministre que l'application sur le terrain est difficile! Soit le tarif va largement au-delà des 20% déclarés, soit les chauffeurs sont obligés de rester en deçà devant



la misère des clients. Les deux jours de grève ne sonnent-ils pas l'échec du consensus?



Je dois dire que nous sommes entré en négociation avec des représentants des différentes associations des transporteurs. Et vous avez même pu voir à la télévision, certains responsables faire des déclarations allant dans le sens de l'acceptation des mesures, c'est-à-dire la hausse du prix du pétrole à la pompe liée à l'environnement international que nous avons longuement expliqué. Ils ont expliqué la nécessité de ne pas faire des hausses anarchiques au niveau des tarifs de transport. A ce niveau, il importe de noter que l'annonce de ce taux de 20% a été faite devant les transporteurs, le 7 juillet dernier. Cette annonce a été ? nous pouvons le dire ? acceptée globalement. Mais il se trouve que depuis que le mot d'ordre ville morte?, a été lancé, certains groupes que nous avons pu rencontrer, notamment les chauffeurs de wôrô-wôrô? et de gbaka? estiment que la situation actuelle ne les arrange pas (pour utiliser leur propre terme). Avec eux, nous sommes entrés en négociations depuis avant-hier. Il y a quelques divergences au niveau de la représentativité qui nous sont apparues, mais nous avons discuté avec tous ceux qui se sont présentés à nous et dont l'effectif était relativement important.



Qu'est-ce qui les arrange?



Ils posent le problème de leur profession de façon globale. Ils sont dans des rapports contractuels avec les propriétaires de véhicules et estiment que le mode de gestion de leur profession fait qu'ils n'ont aucune reconnaissance. Vis-à-vis du ministère des Transports, on estime que ce sont des employés, et vis-à-vis du ministère de la Fonction publique et de l'Emploi, ils estiment ne pas avoir de reconnaissance. Si bien que nous avons demandé au ministre de la Fonction publique et de l'Emploi de venir avec nous entendre les préoccupations de ces chauffeurs. Et cette rencontre a eu lieu avant-hier, de 18 heures à 22 heures. Et nous sommes arrivés à un constat commun, à savoir qu'il s'agit d'une profession à prendre en compte étant donné son importance dans l'économie du pays. Et qu'il avait dans leurs révendications des préoccupations objectives à prendre en compte dans ce contexte. Le ministre de la Fonction publique et de l'Emploi et moi-même, sommes tombés d'accord avec toutes les associations des chauffeurs de taxis, gbaka et wôro-wôrô qui étaient présentes qu'à partir de mercredi (aujourd'hui), à 10 heures, nous étions prêts à les recevoir pour discuter avec elles de toutes les questions soulevées par leurs membres. Lesquelles portent sur la trop forte hausse du prix du gasoil. Nous allons leur expliquer la structure de son prix.



Mais ils demandent avec insistance la réduction du prix à la pompe du gasoil.



Effectivement, ils demandent la baisse du prix de ce produit. Mais dans les échanges, nous allons leur expliquer pourquoi est-ce qu'il y a ce prix. Quel effort l'Etat fait pour le maintenir à ce niveau. Nous avons dit également, et c'est le volet qu'ils ont surtout retenu, que leur profession pourrait faire l'objet, si les négociations sont bien conduites d'une convention collective. Et le ministre de la Fonction publique et de l'Emploi leur a rappelé que comme pour le métier du journalisme qui était dans un système contractuel à l'instar de celui de chauffeurs de taxis, gbaka et autres, des négociations bien menées pourraient conduire à une convention collective qui prendrait en compte leurs préoccupations. Par exemple, en cas de hausse du carburant, quelles seraient les nouvelles répartitions des charges entre les employeurs et les employés qu'ils sont en tant que chauffeurs, et quel effort ils pourraient, ensemble, demander à l'Etat de faire par rapport aux consommateurs? Sur ces points, je pense que nous avons été entendu. Depuis ce matin (hier mardi), ils sont encore en concertation par rapport à ces propositions et messages que nous leur avons portés, et nous espérons qu'ils entendront raison pour que l'activité économique reprenne ce mercredi, au nom du gouvernement, nous allons entamer les discussions sous l'égide de celui que le Président de la République aura désigné. Parce qu'il s'agit d'une discussion qui est multisectorielle. Bien sûr, étant donné que nous sommes ministre des Mines et de l'Energie, les questions du coût de l'énergie nous intéressent au premier plan. Mais en ce qui concerne leur rapport avec leurs patrons, c'est du ressort du ministre de la Fonction publique et de l'Emploi et en ce qui concerne leur profession même, c'est le ministre des Transports qui a compétence; le ministère de la Sécurité, et tout autre ministre que le Président de la République pourra désigner ou le Premier ministre pourra nous donner des indications dans ce sens. Pour tout dire, nous avons maintenu avec les acteurs du secteur du transport et des consommateurs des relations suivies.



En ce qui concerne le gasoil qui a connu une augmentation de 44%, passant de 545 à 785 FCFA, n'est-il pas possible que l'Etat, par la réduction de sa part dans la structure des prix, décide d'une baisse aussi minime soit-elle?



Nous partageons cette préoccupation. Mais une telle décision, vous l'avez compris, ne peut pas émaner du ministère des Mines et de l'Energie. Nous, nous présentons à l'Etat, depuis 2005, la situation du déficit que génère le maintien du prix à la pompe. Nous présentons ce tableau de façon régulière. Les institutions financières, constamment, quand elles viennent en Côte d'Ivoire exigent qu'au niveau de l'énergie, nous équilibrions les choses. Or, aujourd'hui, il y a déséquilibre au niveau du secteur de l'électricité. Il y a déséquilibre au niveau du secteur pétrolier. Pourtant, ce pays ne peut pas fonctionner s'il n'y a pas du courant. On nous compare à d'autres pays de la sous-région, mais aujourd'hui, le nombre de localités bénéficiant de l'électricité est tel que je ne vois pas les Ivoiriens aller dans leurs villages respectifs sans électricité et donc sans eau courante à disposition de façon continue et de bonne qualité. J'imagine mal des Ivoiriens accepter la fermeture des stations d'essence (stations-services) pour cause de pénurie. Ce sont donc tous ces tableaux que nous présentons régulièrement, et qui requièrent des décisions du gouvernement. C'est pour vous dire que cette augmentation intervenue est une décision du gouvernement. Nous avons travaillé en commission interministérielle sous la responsabilité du Premier ministre, pendant plus de deux mois. Et nous avons présenté tous les tableaux. Pour effacer complètement le déficit, les prix devaient augmenter à des sommets qu'on ne peut même pas évoquer aujourd'hui, tant ils auraient pesé lourdement sur les budgets des ménages. Pour arriver à l'équilibre financier du secteur pétrolier, pour ne plus creuser la dette, les prix à la pompe devaient augmenter de 280 Fcfa par litre, ce serait des niveaux inacceptables aussi bien par gouvernement dont la mission est de veiller au pouvoir d'achat des ménages que par les populations. En raison de ses contraintes et de ses objectifs de faire en sorte que nous sortions de la crise, l'Etat de Côte d'Ivoire a décidé de fixer les nouveaux prix tels que communiqués. En effet, ces niveaux de prix, quoique élevés, ne conduisent pas à équilibrer financièrement le secteur, l'Etat devant financer malgré tout, un déficit de 30 milliards de francs CFA d'ici à fin 2008. Notre pays ne pouvait pas faire plus d'efforts que ça. Les années où le prix du baril était relativement faible, nous faisions supporter par le super, des charges importantes. Il était fortement taxé pour permettre au gasoil d'avoir un prix relativement bas, de même que le pétrole lampant.



Si cette année, nous avions voulu procéder par ce jeu, beaucoup de particuliers roulant au super eux aussi se seraient plaint. Déjà à 795 FCFA, ils se plaignent. Et donc s'il fallait faire supporter le prix du gasoil au super, le litre du super aurait dépassé 1000 FCFA, ce qui serait dramatique. Sachez qu'à peu près 11000 litres de super sont consommés par mois contre 45000 litres de gasoil par mois. Voyez que la demande de gasoil vaut pratiquement quatre fois celle de super. Si vous enlevez 1 franc CFA sur le gasoil, il faut aller chercher 4 francs sur le super. Une telle solution pourrait creuser le déséquilibre déjà criant.



Sur le pétrole lampant, je le rappelle, l'Etat a consenti un sacrifice important. Car, sur chaque litre, l'Etat subventionne à hauteur de 236 francs CFA pour qu'on puisse le vendre à 550 FCFA. Pour me résumer, c'est par nécessité que le gouvernement en est arrivé à cette augmentation du prix du carburant. Certains ont pu écrire ou dire que cette mesure était inévitable, nous, nous disons que nous assistons dans le monde entier à un phénomène contagieux. Même des pays producteurs de pétrole comme le Nigeria ont été obligés de procéder à une augmentation du carburant à la pompe.



Oui, mais comment comprendre que des pays comme le Burkina Faso, le Mali, etc. non producteurs de pétrole soient moins chers que nous le sommes!



Nous reviendrons sur la question relative à la Côte d'Ivoire, productrice de pétrole. Si des pays comme le Burkina Faso, le Mali sont encore à des niveaux bas, c'est parce que la Côte d'Ivoire n'avait pas encore augmenté son prix à la pompe. A partir du moment où nous proposons ces nouveaux prix, vous allez voir dans les semaines qui viennent que ces pays qui dépendent de la Côte d'Ivoire, de notre approvisionnement, vont être obligés de procéder à un ajustement tarifaire à la pompe. Mais, on prend toujours le cas du Burkina ou du Mali pour faire des comparaisons, en ignorant que nous n'avons pas du tout la même structure de consommation. Je pense que nous pouvons nous comparer au Sénégal qui a une raffinerie, qui est un pays côtier, etc. mais qui a mis le consommateur en face de la réalité du prix. Les prix du carburant sont largement au-dessus des nôtres de plus de 40 FCFA le litre sur le super et le gasoil. Donc, il faut comparer ce qui est comparable! Ce qu'il faut savoir, c'est que les contraintes au Burkina Faso et au Mali ne sont pas identiques à celles de la Côte d'Ivoire.



Venons-en à la production



Le problème qui est évoqué est pourquoi nous exportons notre production pétrolière pour importer du brut du Nigeria. C'est simplement un comportement économique. Si vous avez un produit qui se vend mieux sur le marché international et un autre qui se vend moins cher, et que vous pouvez utiliser pour avoir d'excellents résultats, le bon sens voudra qu'on recherche des plus-values. Surtout quand on a l'expertise, comme c'est le cas de notre pays, pour valoriser ce produit de moins bonne qualité importé à moindre coût. Notre outil de raffinage, la SIR, est d'une performance telle que nous préférons acheter du pétrole lourd pour le transformer sur place en produit de grande qualité. L'avantage que la Côte d'Ivoire tire de cette opération est considérable, parce que non seulement l'hydrocraqueur permet d'avoir du carburant de très bonne qualité, mais aussi de produire du bitume qui est le résidu du pétrole très lourd. Sur l'un de nos champs, en l'occurrence le champ Baobab, le brut est relativement lourd et pouvait nous aider à réduire les importations, malheureusement, sa production a chuté. Sinon, il était dans notre intention, avec la SIR, PETROCI et l'opérateur qui est sur ce champ Baobab, de faire en sorte que ce produit soit acheté. Mais dans tous les cas, il aurait été acheté au prix du marché.



Peut-on espérer, M. le ministre, un relèvement du niveau de production de pétrole qui, comme vous le dites, se situe actuellement à 49.000 barils/jour?



Nous y travaillons. Aujourd'hui, le potentiel ? et nous l'avions atteint- de 80.000 barils/jour, nous l'avons en main. Ce sont les difficultés techniques qui nous retardent pour y parvenir. Mais l'opérateur principal y travaille, car la technologie et la technique pour y accéder coûtent cher. Ce qui va faire que les ressources qu'on va en tirer vont aller prioritairement au retour sur investissement pour rembourser les investissements réalisés. Comme il s'agit de sous-sol profond et qu'il s'est trouvé que les premiers travaux qui ont été faits n'ont pas donné les résultats escomptés, malgré des investissements importants, nous allons être obligés de les prendre en compte, ce qui va absorber une partie des ressources revenant à l'Etat. Mais la production pétrolière nationale est susceptible d'augmenter avec les puits qui sont déjà en production. En plus, il y a aura d'autres forages sur ces puits. La difficulté provient du fait que le marché est devenu extrêmement tendu pour les bateaux qui font ces forages au point qu'entre la décision de réaliser les forages et l'effectivité de leur réalisation, il peut se passer un an et même 18 mois. C'est ce qui fait que nous aurons un léger décalage dans l'augmentation de la production. Nous pensons qu'au premier trimestre 2009, la Côte d'Ivoire pourra assez facilement, grâce à ces nouveaux forages, atteindre 80.000 à 100.000 barils de pétrole brut par jour.



Bonne nouvelle! Mais quand on regarde les termes des contrats signés avec les opérateurs, les 12% des ressources pétrolières revenant à l'Etat ivoirien sont, avouons-le, insuffisants.



N'y a-t-il pas lieu de réviser ces contrats pétroliers?



C'est une question qui est à l'ordre du jour. Au début quand ces questions étaient posées, les institutions internationales nous rappelaient que nous avions signé un contrat, et qu'il fallait que le pays respecte sa signature. Mais certains pays ont pris sur eux, de façon unilatérale, de réviser ces contrats, ce qui donne à réfléchir. Par ailleurs, avec la montée du prix du baril au taux actuel (plus de 61.000 FCFA le baril contre 15.000 FCFA avant), on a l'impression d'avoir signé des contrats léonins. Et donc, nous y réfléchissons. Nous avons posé clairement la question aux dernières rencontres que nous avons eues avec les Institutions de Bretton Woods (Banque mondiale et FMI, ndlr) et elles sont d'accord maintenant que, compte tenu du niveau du prix du baril et des difficultés que rencontrent les pays pétroliers, il devient indispensable d'y travailler. Ils nous ont même accordé, au niveau de l'IDA, un supplément de ressources pour nous permettre de faire appel à des experts internationaux pour examiner la question avec nous. D'autres européens comme la Norvège, sont prêts également à nous épauler pour que dans le cadre de la transparence des industries extractives, les pays dotés d'un sous-sol riche, puissent, par le bénéfice de cette richesse, lutter contre la pauvreté. Donc, nous allons aborder franchement, dès cette année, cette question avec ces ressources qui nous sont allouées. Il importe de noter que la Norvège est un grand pays offshore qui a utilisé les richesses de son sous-sol pour relever le niveau de vie de ses populations. Il y a deux semaines, des experts norvégiens ont professé des cours dans ce sens à nos experts ivoiriens en matière d'énergie.



Les compagnies pétrolières opérant dans notre bassin sédimentaire sont-elles informées de cette éventualité?



On en a parlé. Notre structure nationale, la PETROCI, a déjà effleuré la question, mais il s'agit de décision de souveraineté nationale. Cepen-dant, nous allons faire examiner la question par les experts pour savoir sous quel angle cela pourra se faire.



Si le pays parvenait à cette révision et que des ressources supplémentaires étaient tirées du pétrole, faudrait-il s'attendre à terme, à une tendance baissière du prix du carburant à la pompe?



Je pense que si la Côte d'Ivoire a beaucoup plus de ressources tirées du pétrole ou d'autres secteurs tels que la café, le cacao, le caoutchouc, etc. dont on espère que les cours vont monter, on pourra envisager d'augmenter les salaires. Parce que l'essentiel, c'est d'avoir un équilibre financier. Nous sommes tout de même sur un marché mondial, et si nous voulons pratiquer des prix trop bas, vous allez voir que la tentation sera grande de frauder, c'est de voir des gens venir chercher du produit qui est subventionné par la Côte d'Ivoire pour les Ivoiriens pour aller les revendre sur les marchés des pays voisins. C'est ce que nous subissions avec nos anciens prix. Jusqu'au 7 juillet dernier, nos prix étaient beaucoup plus bas que ceux que l'on observait dans les pays limitrophes. Et là aussi, je voudrais rappeler que les Ivoiriens n'ont pas applaudi le ministère des Mines et de l'Energie, lorsque pendant deux ans pratiquement, nous avons maintenu les prix à la pompe, en pensant à leur souffrance. Eux qui ont été meurtris par la guerre et une absence de visibilité de l'avenir. Le Président de la République a estimé qu'il fallait maintenir en son temps les prix en l'état au point que nos produits pétroliers se retrouvaient sur les marchés hors de la Côte d'Ivoire comme si nous accordions la subvention au profit de toute la sous-région.



En tout cas, l'augmentation des salaires est une préoccupation partagée par tous les syndicats



et travailleurs devant cette cascade d'augmentations des prix



Nous sommes en phase avec eux! Et le Président de la République en premier. Comme vous le savez, il est d'extraction populaire comme il aime à le dire. Aussi, tout ce qui touche le peuple le préoccupe-t-il. Si les salaires pouvaient augmenter, je vous assure que cela pourrait desserrer l'étau autour de tous les Ivoiriens que nous sommes, du Président de la République jusqu'au petit fonctionnaire. Donc, si les ressources de l'Etat augmentaient, la majoration des salaires serait une priorité du gouvernement. Parce que le pouvoir d'achat des ménages est très important dans la demande de biens et services, et donc au développement économique et social d'un pays.



M. le ministre, n'y a-t-il pas de risque pour les utilisateurs de carburant de retrouver par exemple dans leur véhicule du mélange de pétrole lampant et de super ou de pétrole lampant et de gasoil?



Nous avons rencontré les distributeurs lundi dernier pour leur annoncer que les contrôles seront intensifiés et rigoureux. Des moyens consistants ont été mis à la disposition de nos services pour lutter contre la fraude. Et tout distributeur de pétrolier qui sera pris en flagrant délit de fraude, c'est-à-dire qui tentera de vendre les mélanges gasoil-pétrole lampant ou encore super-pétrole lampant, se verra sévèrement sanctionné et sa station-service sera purement et simplement fermée, et on lui retirera son agrément.



Par ailleurs, le prix de notre pétrole lampant étant relativement bas, des gens pourraient être tentés de l'extraire frauduleusement du pays pour le vendre dans les autres pays de la sous région. Ici également, nous serons intransigeant. Nous n'accepterons que pas le pétrole subventionné par l'Etat au profit des paysans ivoiriens se retrouvent ailleurs.



D'ailleurs, nous allons bientôt communiquer aux consommateurs des produits pétroliers, deux numéros verts pour saisir nos services lorsqu'ils constateront des défaillances dans le gasoil qui leur est servi dans les stations-services. Et ce, en vue de procéder immédiatement à des contrôles.



Pour terminer, que faites-vous pour que l'augmentation de 20% en moyenne des tarifs de transport soit respectée?



Les 20% en moyenne sont négociables sur le terrain sous l'égide du préfet ou du sous-préfet, en fonction d'un certain nombre de circonstances dont la qualité de la route, la fréquentation des axes, etc. Mais il faut éviter que le prix ne déborde. Ce qui serait bien, c'est de rester dans une fourchette pas trop éloigné du taux indiqué.



Je saisis cette occasion pour vous indiquer qu'en ce qui concerne le secteur gazier, nous pourrons fixer aujourd'hui après, discussions avec les opérateurs du secteur, les barèmes précis des prix. Nous continuons nos efforts, mais j'en appelle aux mouvements consuméristes ivoiriens à plus de dynamisme afin que les efforts conjugués conduisent à une maîtrise de la flambée des prix sur les marchés.



Interview réalisée par



Gooré Bi Hué

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