Alors que la crise armée qui a secoué la Côte d'Ivoire est sur le point d'achever, l'idée d'une armée forte refait surface.
Le ministre ivoirien de la Défense, M. Michel Amani N'guessan, a appelé hier à la redéfinition de l'armée nationale, lors d'une cérémonie de remise d'épaulettes à des élèves officiers d'active de l'Ecole des forces armées (EFA) à Zambakro près de Yamoussoukro. Il nous faut une armée forte pour protéger nos économies en développement des prédateurs et des vampires des temps anciens et nouveaux?, a-t-il déclaré en présence des présidents ivoirien, Laurent Gbagbo, burkinabé, Blaise Compaoré et du Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro. Car, selon M. Michel Amani, autant, au niveau agricole, il a été erroné de produire pour vendre et non pour se nourrir aussi, autant il a été erroné de créer une économie sans protection nationale par une armée forte?. C'est pourquoi, il a appelé à l'accélération du processus de réunification de l'armée ivoirienne après la crise militaire que le pays a traversée. Il nous faut aller vite à la réunification de l'armée ivoirienne afin qu'ensemble, nous pensions l'armée nouvelle?. Parce qu'à son avis, l'armée nouvelle ne peut être un préalable à la réunification, mais l'objet de la réunification?.
Le ministre de la Défense a indiqué que l'armée nouvelle forte qu'il appelle de tous ses v?ux passe nécessairement par un réseau de formation qui part de la formation initiale dans toutes les forces à la formation continue?. Un réseau qui, a-t-il soutenu, devra être renforcé par des institutions de formation de forces spéciales et de formation d'officiers supérieurs et d'officiers généraux.
En attendant, Michel Amani a conseillé aux jeunes officiers de tuer en eux ce désir malsain qu'ont certains officiers de ne servir qu'à Abidjan?.
Aux élèves de la promotion Laurent Gbagbo, le ministre de la Défense a demandé de se mettre à l'école du chef de l'Etat, l'école du courage, de l'intelligence qui ne faiblit pas, mais qui marche d'un pas serein, alerte et réfléchi même quand la tempête gronde?.
121 nouveaux officiers
Le souci de formation exprimé par le ministre de la Défense est déjà incarné par l'EFA qui depuis le début des années 1960, forme des générations d'officiers ivoiriens et africains. Hier, ce sont 121 nouveaux officiers (115 Ivoiriens, 4 Guinéens et 2 Maliens) de la promotion Blaise Compaoré et dont le parrain est M. Victor Ekra, qui ont reçu leurs épaulettes de sous-lieutenants.
Mais avant de quitter l'école, ils ont remis le flambeau à leurs cadets de la promotion Laurent Gbagbo dont la marraine est Simone Gbagbo, l'épouse du chef de l'Etat. Ces derniers, dont la sortie est prévue l'année prochaine, ont également reçu la garde du drapeau national. Ils ont juré de rester fidèles aux traditions de l'Ecole, de faire en sorte que le flambeau ne s'éteigne point et de servir loyalement leurs différents pays.
La promotion Laurent Gbagbo a exécuté un carrousel à pied, un ensemble de mouvements destinés à montrer la cohésion et la discipline dans une armée. La cérémonie a été clôturée par un défilé des deux promotions sous la conduite du commandant Jean Hubert Ouassénan, le commandant de la Division formation de l'EFA.
Augustin Kouyo Envoyé spécial