jeudi 13 novembre 2008 par Notre Voie

L'écrivain au pinacle de la sagesse L'amphithéâtre Niangoran Boua de l'université de Cocody n'a pas désempli durant les trois jours qui ont consacré les valeurs pluridimensionnelles des ?uvres de Bernard Zadi Zaourou. Au plan organisationnel, tout s'est bien passé. Seulement, l'insuffisance de moyens financiers nous a quelque peu déroutés?. Ces remarques ont été faites par Jérémie Kouadio N'Guessan, président du comité d'organisation du colloque, vendredi dernier. Pour donner plus de perfection esthétique à l'hommage rendu au professeur Zadi, des artistes de presque toutes les disciplines ont fait preuve de grande générosité dans leurs prestations. Des récitals de poésie ont donné des nerfs à la déclaration toujours bien appréciée de Bomou Mamadou et du chant dramatisée du village Kiyi, sous l'impulsion de la Reine-Mère Wèrè-Wèrè Liking. Pour apporter plus de lumière au sanctuaire où se déroulait l'hommage à l'écrivain électrique, le décor était constitué de fibres de palme à partir desquelles ont été tissées des cases, beaucoup de suggestion, et de silhouettes, qui représentaient le symbole de l'environnement culturel traditionnel en harmonie avec les ?uvres de Bernard Zadi Zaourou.
C'est dans cet environnement marqué par des chants, danses, théâtre et poésie que d'éminents intellectuels ont présenté des communications de qualité. Dans son intervention intitulée Pour une esthétique du sens dans la poésie de Bernard Zadi Zaourou?, le professeur Roger Konan a soutenu ceci : la poésie, parce qu'elle s'est parfois rendue coupable de lier sa finalité à la quête du beau, a convaincu tout le monde, créateurs et chercheurs, qu'elle est essentiellement un art de la forme?. Mais aujourd'hui, on la découvre à l'épreuve des textes négro-africains à l'image de ceux de Zadi, qu'elle est aussi et surtout une question de sens, parfois plus que la forme. Ce type de poésie que l'auteur a coutume de désigner lui-même comme un poésie de signifié?, en opposition à la poésie du signifiant?, laisse jaillir sans ambages sa propension au spiritualisme, au sacré mythologique comme au registre totémique. Cette expérience d'écriture conduit à distinguer dans le texte poétique, à la fois les motivations du discours, sa finalité, les sources de contradictions (manifestes ou potentielles) et le traitement du mot dont une conséquence logique est l'écart? dans la construction des images?.
A propos du théâtre, le professeur Sidibé Valy a fait remarquer que Zadi Zaourou est un dramaturge puisqu'il est un inventeur de formes dramatiques nouvelles qui ne renient pas la tradition esthétique du théâtre. Selon Sidibé Valy, Zadi utilise le Didiga, cet art de l'impensable, vu comme une technique de rupture. Les communications se sont succédé avec la même ardeur jusqu'aux dernières notes de ce colloque. Bernard Zadi Zaourou a été fait chef traditionnel. Il est désormais installé dans une chaise qui traduit ses nouvelles attributions, grâce à l'offre du professeur Urbain Amoa.

Azo Vauguy

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