vendredi 19 juin 2009 par Le Temps

Il s'était rendu à Libreville (Gabon), pour pleurer officiellement son homologue Omar Bongo Ondimba. Mais plutôt que de simuler des convulsions de sanglots ou de se montrer inconsolable, pour faire plaisir aux Gabonais, le Président français Nicolas Sarkozy s'est rué méchamment contre Laurent Gbagbo, un homme occupé en Côte d'Ivoire, à réunifier son pays. Qu'est-ce qui le prend ? Qu'a-t-il à traiter la Côte d'Ivoire, à cette tribune funéraire, de pente sur laquelle il ne faut pas glisser ? Ce n'est pas parce qu'il a été sérieusement hué par les Gabonais, qui l'ont accusé d'avoir précipité la mort de leur Président en déchaînant contre lui la justice française, que dans la confusion, Sarkozy va mettre sa colère sur un pays souverain et innocent. Qu'est-ce qui l'a poussé à évoquer "l'ivoirité", un thème que les Ivoiriens en réconciliation, sont en train d'oublier ? S'il éprouve une amitié " mortelle " pour Alassane Dramane Ouattara et qu'il veut lui donner coûte que coûte du travail, a-t-il besoin, pour cela, de traîner le nom de la Côte d'Ivoire dans des lieux de funérailles ? Même Barack Obama, Président des Etats-Unis, l'homme le plus puissant du monde, est humble et plus poli envers la souveraineté des autres peuples. Pourquoi alors Nicolas Sarkozy se croit-il le nez pertinent, pour se montrer donneur de leçons ? De quel droit se permet-il de juger les promesses d'un homologue ? Est-ce parce que 900 de ses soldats sont en Côte d'Ivoire, que le chef de l'Etat français doit s'autoriser à qualifier de "promesses fallacieuses", la programmation de nos élections par le chef de l'exécutif ivoirien ? La présence de la Licorne en Côte d'Ivoire peut-elle justifier l'arrogance du patron de l'Elysée ? Non ! Si son armée a fini de piller le sous-sol ivoirien et qu'elle veut maintenant se retirer pour mission accomplie, ou se donner une nouvelle mission, les Ivoiriens sont sur leur garde et lui montreront ce que Jacques Chirac, son prédécesseur, a failli connaître comme honte. Aucun Ivoirien n'a demandé aux soldats français de servir de substitut à notre processus électoral qui ne sera pas défaillant. C'est même pour ne pas qu'il soit défaillant que nos autorités prennent toutes les dispositions techniques nécessaires. Pourquoi se plaint donc Sarkozy, qui a même un ?il dans ce processus, à travers Sagem-Sécurité ? Nicolas Sarkozy doit se ressaisir.

Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr

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