jeudi 2 juillet 2009 par Fraternité Matin

On n'entendra plus sur les antennes de Radio Nostalgie la voix de l'ex-rédactrice en chef et délégué du personnel.



Sarah Dicoh n'est plus à Radio Nostalgie. Sarah Dicoh gagne son procès contre Nostalgie, etc., entend-t-on ici et là. Que devenez-vous et quelle est cette histoire?



Je suis là, comme vous le constatez. Je ne suis plus à Radio Nostalgie que je quitte sans nostalgie. J'y ai eu des problèmes avec le responsable de cette radio, M. Hervé Cornuel, qui m'a remplacée à mon poste de rédactrice en chef de cette radio, alors que j'étais en repos maladie. Une mesure totalement irrégulière! Je ne l'ai pas approuvée, évidemment. Et contre toute attente, cela m'a valu un licenciement. J'ai alors décidé de combattre cette mesure, en assignant Nostalgie en justice, depuis le mois de mars.



Vous êtes, pourtant, la chargée de communication de Mme Dominique Ouattara (donc sa proche collaboratrice), qui est également propriétaire de Radio Nostalgie. On s'étonne donc de constater que votre contentieux avec cette radio en soit arrivé au tribunal.



Quelle a été la réaction de Mme Ouattara face à cette situation ?



Je vous remercie de me donner l'opportunité d'apporter une bonne fois pour toutes, une réponse à cette question que tout le monde me pose et se pose. Effectivement, comme vous le dites, je suis une proche collaboratrice de Mme Dominique Ouattara. C'est d'ailleurs à ce titre que, dès le 19 novembre 2008, aux environs de 19h30, je l'ai appelée pour l'informer de la situation ; à savoir qu'une note de service affichée à Nostalgie indiquait que je n'étais plus la rédactrice en chef, sans mentionner mon nouveau poste d'affectation. Ce qui constituait une grave méprise de la part de la Direction générale, vu que je suis également la déléguée du personnel de Nostalgie.



Je lui ai également fait part de ma désapprobation, face à la façon dont me traitait M. Hervé Cornuel, d'autant plus que j'étais en repos maladieMme Ouattara m'a alors répondu, entre autres, qu'il fallait que je fasse la différence entre ma fonction auprès d'elle et mon poste à Nostalgie.



Elle a ajouté aussi, si j'estimais que mes droits étaient bafoués, qu'il fallait que je me batte pour les faire rétablir. Et c'est ce que j'ai fait. Donc, à partir de là, ma démarche est claire. Estimant effectivement être victime d'arbitraire, j'ai décidé de porter plainte contre mon employeur, la société Radio Nostalgie dirigée par M. Hervé Cornuel, pour licenciement abusif.



Le verdict est tombé récemment, en votre faveur



Effectivement ! Il est tombé, le 16 juin; le Tribunal du travail a estimé que j'ai été licenciée abusivement de Radio Nostalgie. Le tribunal du travail a reçu ma plainte en février et le verdict a reconnu que Nostalgie m'avait abusivement licenciée. Par conséquent, cette société est condamnée à me verser une dizaine de millions de francs Cfa de droits. J'espère qu'elle s'exécutera le plus tôt, (vu que mon salaire est suspendu, à compter de ce mois), pour que l'on referme, dans un minimum de courtoisie, cette parenthèse qui n'honore pas du tout Radio Nostalgie. Car, mon seul tort dans cette affaire, c'est d'être tombée malade. Tout simplement. Voilà, je ne suis plus journaliste à Nostalgie, et je suis à la recherche d'un emploi.



Quand a commencé l'aventure ?



J'ai commencé à Nostalgie en 1995, où j'ai été engagée depuis 1996. J'y ai donc fait 13 ans. En tant que journaliste d'abord, puis rédactrice en chef. Comme toutes les boîtes, elle a ses bons et mauvais côtés. Les bons côtés, je ne vais pas les nier: j'y ai appris auprès de professionnels comme Yves Zogbo Junior, dans une bonne ambiance. Mais, après tout ou presque s'est détérioré, surtout au niveau du management, de la gestion du personnel. A ce niveau, je pense qu'il y a beaucoup de choses à redire.



Ce procès contre Nostalgie, si c'était à recommencer, l'auriez-vous fait ?



Bien sûr! Sans hésiter ! Parce que j'estime que j'ai été bafouée dans mes droits. C'est de l'arbitraire, c'est injuste! Moi, j'en suis partie !



Nostalgie, c'est donc fini. Sans nostalgie?



Sans nostalgie! Ce que je garde de Nostalgie ? Ce ne serait assurément pas une image positive. Parce que c'est un système qui fonctionne par clans: le clan des chouchou du PDG, et les autres, qui constituent la majorité, qui ne le sont pas. C'est d'ailleurs pour cela que j'ai été élue comme déléguée du personnel, pour défendre leurs droits. J'ai donc de l'amertume pour mes collègues qui y sont, la majorité, qui est de l'autre clan.



Je profite de l'opportunité que vous m'offrez pour remercier ma famille et toutes les personnes qui m'ont soutenue pendant cette période difficile, surtout pendant ma maladie. Je voudrais particulièrement adresser des mots d'encouragements à mes ex-collègues de Nostalgie, dont le soutien a été constant, ainsi qu'à tous ceux qui m'appelaient pour me marquer leur solidarité Je pense qu'à travers mon cas, beaucoup de leçons et de conclusions doivent être tirées pour leur avenir au sein de cette radio. Je leur demande, en tout cas, de rester forts moralement et de ne pas hésiter à se battre, comme je l'ai fait, si leurs droits sont bafoués et de ne pas hésiter à dénoncer les abus et autres travers dont ils pourraient être victimes. Je sais de quoi je parleEn tant que déléguée du personnel, je pense leur avoir démontré la voie à suivre, car mon esprit de battante ne m'a jamais fait défaut, malgré ces épreuves. Au contraire, cela m'a forgé un moral d'acier. J'en ai tiré des leçons et je reste convaincue que le meilleur est à venir, pour moi.



Cet avenir, vers où se dessine-t-il ?



Même si je ne suis plus à Nostalgie, je reste avant tout journaliste, avec un peu d'expériences en matière de communication politique, de développement. J'estime donc que j'ai mes chances de retrouver rapidement un travail, pour fermer définitivement la page Nostalgie et aller vers d'autres challenges.



Interview réalisée par



Michel Koffi





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