jeudi 12 novembre 2009 par L'intelligent d'Abidjan

Les syndicats de Médecins, Infirmiers, Sages-femmes et ceux des Enseignants du secondaire général et du primaire se préparent à décréter dans les tout prochains jours des mots d'ordre de grève. Objectif, contraindre le gouvernement à respecter sa parole . C'est-à-dire appliquer intégralement les décrets conférant à leurs corps de nouvelles échelles de traitement indemnitaires et indiciaires. Si les personnels de santé entendent mettre un terme au morcellement des indemnités prévues par décret en 2008, les enseignants refusent que ce même procédé leur soit appliqué. Ce qui devrait se faire, en raison de l'impossibilité de l'Etat de payer à partir de fin novembre 2009 la totalité de la revalorisation salariale prévue par décret. Comme l'ont confié les leaders syndicaux à l'issue de la rencontre tenue hier mercredi 11 novembre 2009 au ministère de la Fonction Publique. Stable depuis quelque temps, le front social connaît actuellement une perturbation avec les grèves des agents de la Fonction Publique, des enseignants sociaux et des agents du ministère de l'Agriculture. Ce mouvement pourrait s'intensifier et se généraliser avec des débrayages qui se profilent à l'horizon des agents du corps médical et para médical ainsi que les enseignants et les instituteurs. La recette magique, taire les divergences pour frapper fort Chaque camp affûte actuellement et secrètement ses armes. Premier cap de cette dynamique, taire les divergences et palabres de leadership pour mener une action commune. Sur ce front de cette recette magique pour frapper fort et obtenir gain de cause, les différents syndicalistes travaillent au déclenchement de grève commune. Et non plus de grèves disparates . A cet effet, pour paralyser totalement le système sanitaire, une assemblée générale commune de tous les syndicats des différents corps est imminente. Cette fois-ci, la grève qui sera lancée ne sera plus l'affaire du seul collectif de neuf (9) syndicats de santé piloté par le Dr Ernest Atté Boka. L'action sera plutôt endossée par le Mouvement des syndicats de santé qui va s'ouvrir aux deux syndicats des infirmiers que sont le Mideci de Fofana Ahmed et le Synifci de Boko Kouaho et les deux syndicats de sages-femmes que sont le Synsfi de Mme Hélène Gnionsahé et le Sysaf-CI de Mme Kangouté Maïmouna. Pour rappel, ces quatre (4) syndicats se sont toujours désolidarisés des appels à la grève lancés par le collectif de neuf (9) autres syndicats frères et ont de leur côté exécuté leur grève en septembre 2009 sans l'appui des médecins et des agents techniques de la santé. Cette fois, il s'agit pour nous de faire front commun et mettre fin aux grèves disparates qui ne nous font pas trop avancer. Une réunion est prévue pour harmoniser les différents points de vue à l'effet d'aplanir nos divergences pour aboutir à une action commune. Nous allons frapper fort car ce vaste mouvement d'ensemble va entraîner la fermeture totale des hôpitaux sur tout le territoire national. Nous sommes en train de préparer l'unité en notre sein pour faire une seule et ultime grève qui sera fatale , note Daha Didier, leader du syndicat des gestionnaires et préparateurs en pharmacie. Joint au téléphone, le Dr Atté Boka du Synacassci s'est montré réservé sur le sujet. Une position, qu'on devine aisément, liée à une stratégie syndicale. Quoi qu'il en soit, l'unité est en marche. Et, elle doit déboucher sur une grève générale pour faire fermer les hôpitaux publics. Avec pour objectif, contraindre le Gouvernement à appliquer intégralement le décret du 4 janvier 2008 portant revalorisation des indices et nouvelles indemnités aux agents de santé. En lieu et place du morcellement. Sur ce point, il importe de noter que l'Etat n'a payé que la moitié des indemnités prévues. Ainsi, les médecins ont perçu 25.000 F sur les 50.000 F prévus par le décret. Les ingénieurs de la santé ont, eux, perçu 20.000 F, les infirmiers et sages-femmes 15.000 F Cfa. En outre, bien que prévu par le décret du 4 janvier 2008, le point relatif à la revalorisation des indices n'a pas été exécuté. ça passe ou ça casse chez les enseignants De leur côté, les enseignants et instituteurs se refusent d'accepter un éventuel morcellement de leur nouvelle grille indiciaire devant entrer en vigueur à partir du 27 novembre 2009. Aussi, peaufinent-ils des actions syndicales pour faire reculer le gouvernement. La rencontre à laquelle ils ont été conviés hier mercredi 11 novembre 2009 s'est achevée en queue de poisson. Des grincements de dents ont meublé la rencontre. La raison est toute simple. Il nous a été dit que l'Etat ne pourrait pas payer intégralement ce qui est prévu. Pour nous, c'est une reculade que nous ne saurons accepter. Et nous allons réagir dans un bref délai. Le reniement de la parole donnée ne passera pas avec nous , a menacé un syndicaliste sous le couvert de l'anonymat. Quoi qu'il en soit, le gouvernement fait face à un dilemme en cette période pré-électorale. Les syndicalistes veulent obtenir gain de cause maintenant avant la mise en place d'un nouveau gouvernement qui pourrait faire perdre des acquis majeurs. Mais, céder à la pression sociale, va exploser'' la masse salariale. Ce que le président Gbagbo refuse pour l'heure. Pour l'heure, chaque corps est logé au morcellement. Si les autorités reculent avec un corps, nous autres allons donner de la voix pour que notre dossier soit pris en compte intégralement , souligne Boko Kouaho. Le gouvernement est pris entre deux feux. Entre accalmie du corps social et exécution de fermes promesses qui exploserait la masse salariale, l'embarras pour le gouvernement est énorme.
M.T.T

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