jeudi 15 juillet 2010 par Le Nouveau Courier

Pas plus tard qu'avant-hier mardi, dans son éditorial intitulé Indépendants grâce à vous , le Directeur des rédactions du Nouveau Courrier, dans une analyse comparative à l'environnement de la presse dans l'hexagone, vantait le mérite de ce qui se faisait ici. Oui, en effet, dans la relation établie entre un organe de presse et le lecteur, la confiance se gagne et se mérite. Comme pour donner tort à ce relatif bon traitement de la presse en Côte d'Ivoire et à cette reconnaissance au lecteur pour son rôle de baromètre dans le développement de l'entreprise de presse, Théophile Kouamouo et deux autres responsables du journal sont détenus depuis mardi à la Police criminelle. Après un interrogatoire sous haute surveillance dans les bureaux du procureur, puis une perquisition plutôt musclée, sans mandat, dans les locaux de la rédaction, avec séquestration des journalistes présents. Pour avoir refusé de donner leur source au sujet du dossier sur le livre noir de la filière café-cacao. La scène ressemble à un film d'action, de la pure fiction. Une invasion d'êtres venus d'ailleurs. A la recherche du trésor oublié. Et comme les fouilles n'ont rien donné, on fabrique un chef d'accusation pour maintenir la pression et espérer délier les langues : Vol de document.

L'on reproche à la rédaction du Nouveau courrier d'avoir réussi à se procurer le rapport de l'enquête sur le pillage orchestré par certains barons de la filière café-cacao. Sans même expliquer à l'opinion si les faits relatés sont vrais ou faux. L'on assiste là à une méconnaissance des pratiques de ce métier que tout le monde apprécie dont les acteurs, les bons, sont adulés dans tous les milieux et dans toutes les classes socioprofessionnelles : le journalisme. Je propose alors dans cette note des leçons de journalisme . Mes notes sont des extraits tirés de plusieurs essais sur la question. Vous retrouverez certainement des définitions ou expressions déjà rencontrées dans vos ballades de lecture. Bien entendu, je crois que ma démarche vous permettra de mieux apprécier cette intrusion du judiciaire dans les affaires de la presse. Place donc au cours.

Le journalisme est l'activité qui consiste à collecter, rassembler et commenter des faits pour les porter à l'attention du public à travers les médias. Le journalisme est parfois appelé le quatrième pouvoir pour le rôle qu'il est censé joué au sein d'une démocratie, aux côtés des pouvoirs constitutionnels établis comme l'Exécutif, le Législatif et le Judiciaire. Le journaliste joue donc un rôle crucial dans la mise en ?uvre des différentes libertés publiques dont la liberté d'expression. Le journaliste, dans la publication de l'information collectée, poursuit donc un but légitime au regard du droit de lecteur d'être informé. Ayant le souci d'éclairer par l'information trouvée et le commentaire, l'opinion du citoyen sur tous les aspects de l'actualité politique et générale. Dans cet exercice, il doit pouvoir refuser toutes pressions, même celles venant des trois vrais pouvoirs. En fait, dans une société démocratique, une information de presse est une donnée d'actualité et d'intérêt général, formée à la recherche méthodique de la vérité et soucieuse du bien commun. Diffusée par un canal qui garantisse l'indépendance du journaliste par rapport à tout pouvoir, l'information, quand elle est donnée, peut ainsi créer de grands chocs, des séismes. Le journaliste peut bien sûr être engagé. L'on rêve ainsi d'une presse capable de servir des articles et dossiers fouillés, un journalisme d'investigation, de réseau pouvant intercepter ou se procurer des documents exclusifs. C'est ce que le Nouveau Courrier tente de réussir jusque-là. Quel qu'en soit le prix à payer. Après Théophile Kouamouo, Saint-Claver Oula et Stéphane Bahi, à qui le tour ?

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