mardi 14 décembre 2010 par Le Nouveau Réveil

Au siège de l'Udpci où nous l'avons rencontrée hier, Mme Dié Bonao Céline n'est pas passée par quatre chemins pour dire le ras-le-bol des femmes face à la confiscation du pouvoir par M. Gbagbo Laurent. Pour elle, la souffrance des Ivoiriens a pour nom Gbagbo. Et elle invite celui-ci à coopérer avec le président élu, Alassane Ouattara.
Depuis le 28 novembre dernier, M. Alassane Alassane Ouattara a été élu président de la République de Côte d'Ivoire. Laurent Gbagbo est aussi proclamé élu par le Conseil Constitutionnel. Comment vivez-vous ce bicéphalisme au sommet de l'Etat ?
En tant que citoyenne ivoirienne, depuis le 28 novembre, je suis malade de la démocratie. Parce que pendant longtemps, celui qui a crié démocratie, qui a choqué le président Félix Houphouët-Boigny en son temps en le traitant de dictateur, montre le mauvais exemple en Afrique. Pendant longtemps, la Côte d'Ivoire a été un modèle en Afrique. Mais, ce qui se passe actuellement plonge la Côte d'Ivoire dans un retard de 100 ans. Et dire que le malheur de la Côte d'Ivoire vient des enseignants, cela me fait mal très mal. Nous ne pouvons rien attendre de nos enfants qui sont enseignés par ces professeurs. Aujourd'hui, la Côte d'Ivoire a besoin de cohésion. Et pour la femme mère que je suis, je ne peux que condamner l'attitude de Laurent Gbagbo et de Yao-N'dré. Nos enfants ont besoin d'aller à l'école. Nous souffrons. Dans une semaine, nous ne pourrions même pas nous nourrir. Que Laurent Gbagbo ait pitié des Ivoiriens.

Au regard de tous ces dysfonctionnements au sommet de l'Etat, qu'est-ce que vous les femmes de l'Udpci envisagez de faire ?
Je voudrais vous dire que les pays frères ont fait ce qu'ils pouvaient faire pour nous. La communauté Internationale, les Etats-Unis, le Conseil de sécurité de l'Onu ont condamné la main mise de Laurent Gbagbo sur le pouvoir alors qu'il n'est pas élu. Le président démocratiquement élu est Alassane Ouattara. C'est pourquoi, nous, les femmes au sein du RHDP avions dit que "trop c'est trop". Nous à l'Udpci, nous disons à Laurent Gbagbo qu'il doit partir. Ce qui s'est passé en 2002 avec feu Robert Guéï ne doit plus se passer cette année. Nous ne l'accepterons pas.

Quel est votre commentaire sur la nomination d'un des fils de Guéï dans le gouvernement Gbagbo ?
Le fils du Général Guéï reste le fils du Général Guéï et c'est un citoyen ivoirien. Il sait ce qu'il veut. Mais, moi, Dié Bonao, je mène la lutte de survie de mon parti politique, l'Udpci, parti du général Robert Guéï. Et je compte la mener jusqu'au bout. Etre ministre dans ce gouvernement qui va partir bientôt, je ne peux que dire bon vent à Franck Guéï. Et je crois qu'il va se ressaisir un jour.

Laurent Gbagbo demande qu'on s'asseye pour discuter. Qu'est-ce que cela vous inspire ?
Je suis Houphouétiste et je suis pour le dialogue. Mais, que Laurent Gbagbo reconnaisse qui est le président de la Côte d'Ivoire. Il va dialoguer avec le président de la République de la Côte d'Ivoire qui est Alassane Ouattara. Sur ce point, nous sommes d'accord.
Interview réalisée par
Liah Ignace et Morgan Ekra

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