vendredi 14 janvier 2011 par Le Patriote

Ils ont beau bander leurs muscles sur les écrans de la RTI, pardon de LMP TV , ils restent frileux quant à une intervention militaire de la Cedeao en Côte d'Ivoire. Les refondateurs redoutent en effet l'arrivée des soldats de l'Ecomog en terre ivoirienne. C'est pourquoi, ils caressent de tous leurs v?ux l'idée que les casques blancs ne viennent pas mettre fin à leur imposture. Et dès qu'un pays de la sous-région annonce qu'il n'opte pas pour le recours à la force contre Laurent Gbagbo, le camp Gbagbo et ses journaux jubilent aussitôt, et brandissent cette déclaration comme un trophée . Pourtant, ils se trompent énormément. Car, l'option militaire, en cas de refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à Alassane Ouattara, le président légitimement élu, reste bel et bien sur la table, comme l'a rappelé, il y a quelques jours, le chef de l'Etat nigérian, Goodluck Jonathan, par la voix de son porte-parole. Une hypothèse que confirmera récemment son homologue sierra léonais, Ernest Bai Koroma, qui fera dire, par son porte-parole, que les jours de Laurent Gbagbo sont comptés .
La Cedeao privilégie certes la solution diplomatique, ce qui explique les incessants ballets diplomatiques de ses envoyés spéciaux à Abidjan. Pour autant, elle n'écarte pas l'option militaire au cas où Laurent Gbagbo continuerait de s'agripper au fauteuil présidentiel, au mépris de la volonté du peuple ivoirien exprimée clairement dans les urnes le 28 novembre dernier.
Et sur les quinze pays membres de l'organisation sous-régionale, plus de la moitié sont favorables au recours à la force, pour déloger Laurent Gbagbo, s'il demeurait sourd aux appels à la raison. Seuls cinq Etats sous-régionaux ont marqué leur réticence, quant à une intervention militaire. La Gambie, la Guinée-Bissau, le Cap Vert et la Guinée ont clairement fait savoir qu'ils étaient opposés à cette hypothèse, précisant au passage qu'ils privilégiaient une issue pacifique à l'impasse ivoirienne. Bien entendu, il y a également le Ghana qui a également fait savoir publiquement qu'il n'enverrait pas de troupes en Côte d'Ivoire. Cependant, c'est un refus qui s'explique. Le Ghana a déjà envoyé des troupes en Côte d'ivoire dans le cadre de l'Opération des Nations Unies de Côte d'Ivoire (ONUCI). De plus, des soldats participent dans d'autres pays, à des missions onusiennes de maintien de la paix. L'Etat ghanéen estime ainsi qu'il est difficile pour lui d'être présent à la fois sur plusieurs fronts.
Toutefois, le pays du président John Atta-Mills participera à la coordination d'une éventuelle opération militaire de la Cedeao. Laquelle sera conduite par le Nigéria, grande puissance militaire et économique de l'Afrique de l'Ouest. Et ce géant ne sera pas seul. Il sera épaulé par les autres pays de la sous-région, à l'exception du groupe des Cinq , cités plus haut.
Laurent Gbagbo est donc face à son destin. Soit il quitte tranquillement le Palais qu'il occupe illégalement après son honteux putsch électoral. Soit, il y est chassé, par la petite porte, avec tout ce que cela comporte comme humiliation. Espérons qu'il saura, pendant qu'il est encore temps, faire le bon choix.
Y. Sangaré



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