mardi 8 mars 2011 par Nord-Sud

Le département d'Adiaké à l'instar de celui de Grand-Bassam, en plein pied dans la révolution, s'apprête à entrer en scène. Dans cet entretien, Berté Yacouba, président du Rassemblement des jeunes houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rjdp) parle des préparatifs.

Comment les militants Rhdp du département d'Adiaké ont-il accueilli la ?'révolution orange?' lancée par le Premier ministre Soro Guillaume ?
Les militants ont épousé l'idée de cette révolution. Parce que pour eux, il n'est pas question que la Côte d'Ivoire demeure dans la négation. Ils entendent manifester très prochainement pour demander le départ de Laurent Gbagbo du pouvoir.

Comment préparez-vous le mouvement ?
Nous avons choisi d'entamer la phase de sensibilisation avant la phase pratique. Nous l'avons décidé ainsi pour mieux consolider nos actions parce que les militants, à un moment donné, étaient coupés de toutes informations. Ce qui pouvait créer une difficulté dans l'application des actions sur le terrain. Nous avons jugé nécessaire d'expliquer l'importance de ce mouvement à la population d'Adiaké pour faire valoir le vote du 28 novembre qui s'est soldé par la victoire d'Alassane Ouattara. Pour concrétiser cela, nous comptons entrer de façon active dans la révolution la semaine prochaine.

On enregistre plusieurs victimes dans les rangs des militants Rhdp. Ne craignez-vous pas d'en rajouter ?
En clair, ces agissements sont de nature à démobiliser les vaillants militants du Rhdp. C'est un frein à la démocratie. C'est également l'objectif que vise La majorité présidentielle (Lmp). Dans un tel contexte, nous disons que la lutte vaut la peine d'être menée. C'est un pas vers la démocratisation du pays. Comment comprendre qu'on tire à balles réelles sur des manifestants aux mains nues. Ces intrigues sont orchestrées par des forces de défense et de sécurité pro- Gbagbo. Malgré tout, les militants Rhdp restent debout et mobilisés afin de sortir la Côte d'Ivoire du chaos.

Les chefs d'Etat mandatés par l'Union africaine ont quitté, mercredi, Abidjan après avoir rencontré les deux protagonistes de la crise post-électorale. Qu'attendez-vous d'eux ?
Nous attendons du panel des chefs d'Etat qu'il s'inscrit dans la décision du peuple de Côte d'Ivoire qui s'est exprimé le 28 novembre en choisissant Alassane Dramane Ouattara comme président. Pour nous, le peuple ivoirien a librement fait son choix. Le panel des chefs d'Etat entend trouver une solution de sortie de crise pacifique. Nous leur faisons confiance. Cependant, nous ne mettons pas notre destin entre leurs mains. Car pour nous, le panel ne peut dire autre chose que ce que dit l'Union africaine. C'est-à-dire qu'il reconnaît Alassane Ouattara comme président légitime. Cela n'a nullement contraint Laurent Gbagbo à laisser le pouvoir entre les mains du président élu Alassane Ouattara. Nous osons croire que leur décision fera quitter Laurent Gbagbo du pouvoir de façon pacifique. Mais pour nous, une chose est certaine, c'est que Laurent Gbagbo doit partir avec ou sans la décision du panel.

Quel est votre appel à l'endroit de la population d'Adiaké?
Nous sommes à un tournant décisif de l'avenir. C'est pourquoi, nous demandons à tous les Ivoiriens de se mobiliser car, nous devons tous nous battre pour que le pays connaisse un régime démocratique. Ce que nous voyons aujourd'hui, est une injustice. Nul n'est épargné. A cet effet, nous devons nous lever et mettre fin à cette dictature naissante de Lmp.

Entretien réalisé par Emmanuelle Kanga à Grand-Bassam


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