Dans cet entretien, Assane Soumaoro, recalé à la course aux législatives, se désole que le secrétaire général du Rassemblement des républicains, Amadou Soumahoro ait qualifié les candidats indépendants de voyous.
Vous étiez de la candidature aux législatives à Treichville, finalement vous n'avez pas été retenu. Qu'avez-vous ressenti d'avoir été laissé de côté, vous qui étiez le candidat du Rdr en 2000 ?
Effectivement, j'étais le candidat déclaré du Rdr en 2000, quand le 3 décembre 2000, la direction du parti nous a demandé de nous retirer parce que la candidature du président Ouattara avait été rejetée aux élections législatives de 2000. Donc, par discipline, je ne suis pas allé aux élections et, cette année, Dieu merci, après la crise postélectorale, le président Ouattara a pu s'installer après sa brillante élection à la présidentielle de 2010. Pour les élections législatives, j'ai effectivement déposé ma candidature à la direction du Rdr (Rassemblement des républicains, ndlr). Un choix a été fait par la direction du parti et, ce n'est pas moi. C'est frustrant. N'empêche qu'aujourd'hui, en tant que militant du Rdr et en tant qu'homme discipliné, j'ai décidé de faire table-rase de la frustration qui m'a animé à un certain moment donné et de m'aligner sur le choix de la direction du parti.
Est-ce que vous comprenez la décision de certains qui étaient dans la même situation que vous et qui, malgré la décision du parti, ont décidé de se présenter en indépendant ?
Je peux les comprendre. La frustration peut, à un moment donné, pousser des gens à aller plus loin que ce qu'ils ne peuvent réellement. En ce qui me concerne, nous sommes en politique et, à ce titre, il faut savoir faire la part des choses. La direction du parti a fait un choix. Ce choix peut ne pas faire plaisir à celui qui n'a pas été choisi. Mais, nous sommes après tout des militants. En tant que tel, il faut être discipliné. En ce qui me concerne, j'ai condescendu. Pour les autres, il va falloir leur poser directement la question de savoir ce qui les motive à se présenter en indépendant.
Vous pensez donc comme le secrétaire général, Amadou Soumahoro, qu'ils sont des voyous ?
Le mot voyou, pour moi, est un peu fort, mais je pense qu'à même que c'est un manque de discipline total. Le parti tirera certainement les conséquences.
Vous avez décidé de vous joindre à Adama Toungara. Est-ce une alliance qui s'est imposée à vous ?
C'est une alliance qui s'est finalement imposée par le choix de la direction du parti ; nous sommes engagés pour que le Rdr soit majoritaire à l'hémicycle. Et, à ce titre, je suis entièrement à la disposition du candidat choisi par la direction du Rdr c'est-à-dire madame Toungara. Je suis sur le terrain avec elle et nous allons faire pieds et mains pour que le Rdr soit victorieux à Treichville.
Votre candidate a-t-elle les chances de remporter le scrutin ?
A Treichville, il y a plusieurs candidats. Mais, je pense que le plus costaud parmi ces candidats est certainement celui du Pdci-Rda que je connais d'ailleurs personnellement. Il s'agit de Moussa Traoré dit Moussa dix. C'est un monsieur respectable et respecté à Treichville. Cependant, je dois vous rappeler que lors de l'élection présidentielle, le candidat Rdr a gagné au premier tour avec près de 17.000 voix. Evidemment, on me dira que ce ne sont pas les mêmes élections, que ce ne sont pas les mêmes données mais nous, militants du Rdr à Treichville, pensons que nous avons la force du terrain et cela ne devrait pas poser assez de problème à Mme Toungara. J'ai dit que le Rhdp (Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, ndlr) doit être majoritaire à cette élection législative. Mais pour moi, en tant que militant du Rdr, le parti doit être la colonne vertébrale de cette majorité à l'assemblée nationale. C'est pour cette raison que je me battrai sur le terrain avec Ami Toungara pour que le Rdr gagne et qu'Ami Toungara soit élue député de Treichville.
Vous être donc optimiste ?
Très optimiste. Au soir du 11 décembre prochain, nous allons chanter, et danser parce que le Rdr aura gagné à Treichville et Alassane Ouattara aura un député de plus.
Quel est votre avenir politique ?
Mon avenir politique dépend du parti du président de la République. Il connaît ses hommes et il sait ce qu'il fait pour chacun d'eux. De toutes façons, nous sommes tous à la disposition de la Côte d'Ivoire. Au moment opportun, je pense que le président de la République me fera signe pour servir là où il pense que je peux servir efficacement les intérêts du pays.
Interview réalisée par Marc Dossa