lundi 30 avril 2012 par Le Nouveau Réveil

Monsieur le ministre d'Etat, nous n'avons pas vu un responsable du Fpi signer le communiqué final. Alors que dans ce communiqué, il était indiqué qu'à la fin des travaux, le Fpi a endossé. Pourquoi le Fpi n'a pas signé le document ?

Ahmed Bakayoko: Ce que je peux dire c'est que vous avez été témoins de la présence d'une délégation de 5 membres du Fpi à l'ouverture des assises et dans nos travaux toute la journée de vendredi. Une délégation conduite par le ministre Dano Djédjé et Mme Odette Lorhougnon. Ils ont participé aux travaux, hier (Ndlr : vendredi dernier) et aujourd'hui (Ndlr : samedi) ils se sont excusés auprès du Premier ministre pour, je pense, préparer leur convention. Merci.

Le Fpi n'a pas signé. Est-ce à dire que le document signé n'engage pas le Fpi ?

Ahmed Bakayoko: Ecoutez, si vous parcourez le document en détail, vous verrez que les engagements des partis parlent de réconciliation, de consolider la paix, de libérer des détenus, de regarder la question du dégel des avoirs. Je serais surpris que le Fpi ne partage pas ces préoccupations. Merci.

Monsieur le ministre, excusez-nous d'insister mais cette réponse ne nous convainc pas du tout. Il y avait quand même 5 représentants, la convention aurait pu laisser au moins une personne pour signer le document. Par ailleurs, le Fpi a dit qu'il voulait un dialogue direct avec le gouvernement, que répondez-vous puisque ça n'a pas été précisé dans le communiqué final ?

Laurent Dona-Fologo: Je ne vais pas tenir la langue de bois. Je vais être clair. Vous avez suivi dans la presse la valse des positions de ce grand parti d'opposition, qui était au pouvoir. Au début, on a dit que le Fpi ne veut pas participer à ce conclave parce que ce dialogue que nous venons de reprendre avait été commencé avec le Fpi et sur des points difficiles, il y a eu rupture. Or nous ne voulons pas qu'en Côte d'Ivoire, il y ait rupture du dialogue. C'est nous les Ivoiriens qui avons lancé les premiers le dialogue. Je suis parti en Afrique du Sud en 1975 pour lancer le dialogue sous Houphouët-Boigny. Aujourd'hui, le Président de la Côte d'Ivoire poursuit sur cette route du dialogue. Il était au Mali, à Dakar, hier (Ndlr : vendredi dernier). Il a reçu ses collègues, vous le savez ici pour parler du Mali, de la Guinée-Bissau. Alors, nous ne pouvons pas courir dehors pour prêcher le dialogue et ne pas le pratiquer chez nous en Côte d'Ivoire. C'est pourquoi nous avons tous les partis qui ont signé ici, qui représentent des milliers de militants parce qu'un parti en vaut un. Mais oui, on a décidé de reprendre ce dialogue en accord avec le gouvernement et sous l'autorité du Premier ministre, chef du gouvernement. Parce que le président de la République, dès son arrivée dans les conditions difficiles que vous savez, a dit : je tends la main pour la réconciliation et pour la paix. Nous nous sommes rendus au Golf hôtel pour dire nous, nous prenons la main. Nous sommes pour que la Côte d'Ivoire se relève. Que ses enfants aient des emplois. Que la vie chère baisse, que le pays reparte. Quand on aime son pays, on doit travailler dans ce sens quel que soit le poste et quel que soit le Président en place. Donc le Fpi a d'abord dit qu'il ne venait pas parce qu'il avait fait une demande auprès du gouvernement de le rencontrer. Il a estimé que le gouvernement n'a pas répondu à cette demande. Puis, subitement, on a dit, il arrive. Donc hier (Ndlr : vendredi dernier) à l'ouverture du conclave, vous étiez là, Monsieur Dano Djédjé était là. Mme Lorhougnon Odette aussi. Ce sont les grandes figures du Fpi qui étaient ici à l'ouverture et qui ont participé toute la journée aux travaux, qui ont pris la parole. Et Monsieur Dano a dit : nous étions venus en qualité d'observateurs mais compte tenu de la qualité et du niveau des travaux, je peux vous dire que nous repartons réconfortés. Je répète ce qu'il a dit et nous allons dire à notre parti de s'engager dans la voie de la réconciliation, du processus de réconciliation comme tous les autres partis qui sont ici représentés. Voilà ce qu'a dit Monsieur Dano. Et il a dit c'est vrai qu'il était préoccupé par l'organisation de leur convention qui se tient demain (Ndlr : hier). Donc il a demandé au Premier ministre de se retirer pour aller préparer cette convention. Il a parlé hier (Ndlr : vendredi soir en dernier. Le dernier qui a pris la parole c'était Monsieur Dano Djédjé, il était pratiquement 20 heures quand il a pris la parole et obtenu l'autorisation de se retirer pour aller préparer cette convention.

Convention à laquelle nous-même nous sommes invité. Il a invité tous les partis. Voilà ce qui s'est passé. Ce matin (Ndlr : samedi matin) il n'est pas là, il est certainement à ces travaux-là quand vous le verez là-bas puisque vous êtes invités, vous lui poserez la question et il vous dira ce qu'il a dit et fait à Grand-Bassam avec nous. Nous sommes pour que tous les partis d'opposition, même nous qui avons soutenu le combat pour la lutte du président Gbagbo, il faut aimer son pays. Quand on perd, quelles que soient les circonstances et quelles que soient les conditions dans lesquelles on a perdu, on se remet au travail pour que le pays avance. Nous n'allons pas passer tout notre temps à nous tirailler alors que, vous le savez, c'est vos jeunes frères qui n'ont pas de travail. Le président Ouattara se bat pour créer des emplois, nous ne pouvons pas l'empêcher de créer ces emplois-là. Moi, je le dis et je le répète, en Côte d'Ivoire, je ne serai jamais du côté de ceux qui empêchent le pays d'avancer. Quelles que soient les raisons. Il n'est pas là ce matin dans le communiqué, nous avons dit qu'il s'est engagé dans le processus de réconciliation. S'il n'a pas signé, il signera quand il aura le temps.

Ahmed Bakayoko : Je voudrais compléter les propos du président Fologo. Aujourd'hui (Ndlr : samedi dernier) nous n'avons pas eu de discussions sur le fond. Nous avons travaillé à l'adoption du communiqué final. C'est vrai, dans le fond et dans la forme. Mais les discussions de fond, la substance s'est faite intégralement hier (Ndlr : vendredi dernier) en leur présence. Merci.

Propos recueillis à Bassam par DIARRASSOUBA SORY

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