mardi 29 mai 2012 par Le Patriote

Une sortie pour prendre à témoin l'opinion ivoirienne et surtout crier leur rage face à une situation qui les exaspère. Hier matin, des paysans, réunis au sein du Cercle National des Producteurs de Café-Cacao (CNAPROCC), étaient face aux médias nationaux et internationaux, à la Maison de la Presse, au Plateau. Il s'agissait, pour eux, d'attirer l'attention des Ivoiriens sur un certain nombre de faits, qui mettent à mal la filière café cacao. Koné Mamadou, Président de la CNAPROCC, tout en saluant la réforme courageuse en cours dans cette filière. Lors de cette rencontre, il a passé au peigne fin, l'avantage accordé aux transformateurs locaux sur la taxe d'exportation à travers le Droit Unique de Sortie (DUS), le soutien accordé aux planteurs et le recensement des planteurs. Pour M. Koné, il n'est pas acceptable que quelques riches multinationales bénéficient depuis 20 ans de subventions financières de l'Etat ivoirien, atteignant chaque année à peu près 40 milliards de FCFA. Ces subventions représentent des millions de vaccins et de lits d'hôpital et plusieurs milliers de salles de classe et des milliers de km de routes reprofilées , a-t-il fait remarquer. Selon lui, ces transformateurs qui bénéficient du prélèvement de 75 à 90 FCFA sur le kg, financent des acheteurs qui font une concurrence déloyale aux vraies coopératives de paysans. Il est temps d'arrêter tout cela. Nous disons non à cette injustice et demandons au gouvernement d'allouer ces subventions aux paysans pour l'achat d'engrais, de produits phytosanitaires qui sont hors de prix pour la bourse d'un planteur. De même que pour la formation à la qualité et un soutien véritable des coopératives ou encore pour le reprofilage des pistes, a martelé M. Koné. Décriant par ailleurs l'absence d'aide de la part de l'Etat à l'endroit des planteurs. A côté des avantages accordés aux broyeurs, nos frères paysans sont dépourvus de moyens et n'arrivent plus à entretenir leur plantation. Les vergers sont vieillissants, () Nos routes ne nous permettent plus d'accéder facilement aux zones de production. Aucune aide en engrais ou outil logistique ne nous est accordée , a déploré Koné Mamadou. Pour finir, le premier responsable du Cercle National des Producteurs de Café-Cacao a suggéré une identification des planteurs avant toute velléité d'aide. Il a souhaité que des moyens soient mis en place pour véritablement identifier l'ensemble des plantations et des planteurs. Le CNAPROCC a marqué par ailleurs son soutien à la Première Dame dans la lutte contre le travail des enfants dans les plantations de Cacao et de Café. Pour le responsable de cette structure, c'est la pauvreté et l'absence d'aide qui conduisent les paysans à avoir recours aux enfants. Si ce problème est réglé, il impactera positivement sur le problème du travail des enfants , a-t-il conclu.

Y. Sangaré

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