mardi 30 decembre 2014 par L'Inter

Il y a du mouvement au sein de la communauté Baoulé de Côte d'Ivoire. Ce peuple du centre, qui est considéré comme le bastion du Pdci-Rda, se préparerait à un coup de théâtre.
C'est du moins ce qu'il est donné de croire, si l'on s'en tient à des confidences à nous faites par une source très avisée sur des rencontres organisées par des chefs de ladite communauté. Selon ces confidences, des chefs Baoulé se sont réunis pour apprécier l'appel de Daoukro et prendre des décisions. Tirant des leçons de l'accueil peu enthousiaste que cet appel à soutenir la candidature unique du président Ouattara aux élections présidentielles de 2015 a eu sur le terrain, ces chefs du Centre ne comprendraient pas que le président du Pdci-Rda, Henri Konan Bédié, qui en est l'auteur, s'oppose à des ambitions de cadres à l'intérieur de leur parti pour ces échéances.

Eux et leurs communautés sont révoltés et veulent se braquer contre l'appel de Daoukro. Notamment avec les derniers développements de l'actualité ponctués par l'arrestation de certains de leurs enfants sous le ''prétexte'' d'enrichissement illicite, alors que ces derniers ont tout l'air de payer pour leur engagement politique. Sans rien reprocher au président Ouattara, ces leaders de la communauté Baoulé en voudraient terriblement au président Bédié dont ils disent qu'il ''utilise Alassane Ouattara pour châtier ses propres parents''. La détention de Arthur Alloco et Sylvain Oka, deux proches de l'ancien Premier ministre Charles Konan Banny, qui font l'objet d'une procédure liée à l'origine de leur fortune, en rajouterait à la colère des têtes couronnées de ladite communauté.

Pour ces chefs mécontents, en effet, sous l'impulsion du président Bédié, Ouattara rentre en 2015 avec de nouveaux prisonniers politiques au nombre desquels ils seraient prêts à s'ajouter. Banny devra s'attendre à compter ses prisonniers après Laurent Gbagbo. Le régime veut museler tous ses opposants. Il va nous mettre tous en prison. C'est tout le centre qu'ils vont enfermer bientôt, auraient affiché ces gardiens de la tradition baoulé qui ont décidé de ne pas suivre Henri Konan Bédié. Lequel se comporterait comme un roi rebelle contre son propre peuple. Selon leur analyse, en effet, il ne peut y avoir deux raisons pour expliquer l'arrestation des deux cadres du Pdci-Rda au lendemain de la déclaration de candidature de Konan Banny, dans le staff de qui il sont cités. Il s'agirait donc d'une opération d'intimidation du président Ouattara contre tous ses éventuels adversaires ou ceux qui oseraient soutenir l'un de ces candidats qui vont se dresser sur son chemin pour les présidentielles venir. A propos, notre source révèle un redressement fiscal brandi contre un riche homme d'affaire de l'Est dont nous taisons le nom, soutien à l'un des candidats déclarés du Pdci-Rda, qui a été obligé de se rétracter pour éviter de se livrer.

Dans les cas de Arthur Alloco et Sylvain Oka, ils paieraient, donc, pour leur engagement à la cause de Charles Konan Banny derrière qui ils se sont rangés pour les élections présidentielles à venir. En voulant ''couler'' Banny révèle notre confident, ceux qui ont orchestré l'arrestation du collaborateur de l'ex-gouverneur de la Bceao n'épargnent pas cependant Charles Diby Koffi, dont le désormais détenu à la Maca (maison d'arrêt et de correction d'Abidjan) avait travaillé dans le cabinet au ministère de l'Economie et des Finances. Sylvain Oka, nous apprend-on, est proche de l'actuel ministre des Affaires étrangères, pressenti comme l'Inspecteur général d'Etat, Niamien N'goran, pour remplacer à la Primature le Premier ministre Daniel Kablan Duncan, au prochain remaniement ministériel dont il est de plus en plus question dans les loges du pouvoir. Aussi, l'on redoute que la procédure contre cet ancien cadre de la haute finance ne s'étende à son ancien patron pour réduire ses chances d'une nouvelle ascension en vue. Dans l'entourage du président Bédié, on soupçonne plusieurs cadres d'être derrière ces arrestations.

En face, au Rdr, on apprécie diversement ces événements à l'approche des élections, considérés par certains hauts cadres comme une erreur, à en croire un ministre qui s'est confié à notre source. Ces cadres s'inquiéteraient que des gens n'induisent en ''erreur'' le pouvoir, notamment le président Ouattara dont ont dit qu'il n'écoute plus certaines personnes de son entourage. Notamment les dignitaires du Rdr, son parti sur lequel il n'entend plus compter pour bâtir sa stratégie de réélection. D'où l'amorce d'une année qui s'annonce décisive pour lui face au ballottage que subit l'appel de Daoukro que le président Bédié tente vaille que vaille de faire passer.

Au passage, des révélations sont faites sur les relations entre le ''sphinx'' de Daoukro et l'ex-président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation. Les troubles entre ces deux héritiers d'Houphouët-Boigny daterait de depuis les années de farouches adversités entre Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara. Le président Bédié, président de la République, à cette époque, n'aurait jamais accepté que Konan Banny, alors gouverneur de la Bceao, lui ait refusé des documents - sur la base de ses amitiés avec celui qui deviendra le président du Rdr - pour le soutenir dans son combat contre l'ancien Premier ministre d'Houphouët qu'il s'attelait à éliminer de la course au pouvoir. Depuis le torchon continue de brûler entre ces deux barons du Pdci devenu adversaire dans le même parti. ... suite de l'article sur L'Inter

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