Abidjan (Côte d'Ivoire) - Les agents du ministère du commerce en grève, depuis lundi, pour réclamer de "meilleures conditions de vie et de travail", ont collecté, mercredi, 400 poches de sang au profit du Centre national de transfusion sanguine (CNTS).
"C'est un signal fort que nous adressons à nos autorités et à la nation en initiant cette opération pour dire qu'on peut faire une grève sans casser ni faire du bruit, à l'image des Japonais qui font de la surproduction quand ils observent un arrêt de travail" a expliqué Paul Camara Massaoulé, Secrétaire général adjoint du Syndicat national des agents du ministère du commerce (Synamic-CI).
Pour M. Massaoulé, en faisant arrêter "24 de nos camarades lundi, alors qu'ils partaient donner leur sang, notre ministre de tutelle fait du dilatoire au lieu de s'attaquer aux préoccupations que nous lui avions soumises".
D'ailleurs, a-t-il poursuivi, "le mouvement suivi à 100% tant à Abidjan qu'à l'intérieur, est désormais illimité jusqu'à satisfaction de nos revendications", annonçant d'autres actions sociales.
"Jeudi et vendredi, nous irons donner des vivres et non-vivres, respectivement, à l'orphelinat de Bingerville et au village SOS d'Abobo" a indiqué le syndicaliste après avoir donné son sang dans l'enceinte du CNTS pris d'assaut par de nombreux agents grévistes qui ont, au total, "collecté 400 poches de sang", selon le technicien de laboratoire du centre.
Depuis mardi, 24 grévistes dont 4 femmes ayant répondu au mouvement de grève de leur syndicat sont écroués à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (MACA), attendant d'être jugés "en flagrant délit pour trouble à l'ordre public", le 10 aout prochain au Tribunal de 1ère Instance d'Abidjan, a indiqué M. Massaoulé.
Les agents du ministère du commerce réclament "le paiement immédiat des indemnités et avantages spécifiques aux agents en charge du commerce, la signature urgente du projet de profil de carrière interne par le ministre du commerce, validé de façon consensuelle depuis le 10 janvier 2015, la mutation des agents mis en instance d'affectation sans poste de travail depuis lors".
Pour les mêmes motifs, le syndicat avait appelé à une grève en octobre dernier, suspendue après deux jours d'arrêt "effectif" de travail suite à la médiation conduite par la Confédération des syndicats de la fonction publique de Côte d'Ivoire (CONSYFOPCI).
Le non-respect des engagements de la tutelle ont amené les agents, selon eux, à remettre le couvert par cette grève "illimitée" depuis mercredi.
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