jeudi 6 aout 2015 par Partis Politiques

? Ceux qui parlent ne sont pas juges des élections

Membre du directoire du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) et porte-parole adjoint du Rdr, Touré Mamadou trouve ''ridicule'' le débat sur l'inéligibilité de Ouattara et la transition, qui a ressurgi ces derniers jours. Dans cet entretien (réalisé avant sa nomination à la direction de campagne de Ouattara), il répond aux détracteurs du président Ouattara.

La liste électorale provisoire vient d'être publiée avec 6.300.504 électeurs. On pourrait dire que la moisson a été maigre au regard des prévisions de la Cei. N'est-ce pas ?
Touré Mamadou : Ça dépend de l'angle d'analyse. D'ailleurs, sur la question, le président de la République s'est largement exprimé et a été très explicite. La projection selon laquelle nous devrions avoir 3 millions d'électeurs en plus, découle d'une extrapolation tenant compte de l'évolution démographique. Ce qu'il faut noter, c'est qu'aujourd'hui, nous avons une liste électorale avec des nouveaux majeurs qui y figurent ou encore avec des personnes qui n'avaient pu prendre part à l'opération ou en avaient été exclues arbitrairement en 2010. C'est vrai qu'une certaine opposition parle d'échec mais ce sont les mêmes qui avaient crié sur tous les toits, que le pouvoir était en train d'inscrire frauduleusement sur la liste électorale, des milliers, voire des millions de personnes. Les résultats issus du processus de révision de la liste électorale montrent la légèreté de ces derniers qui, en définitive, ont décidé d'évoluer dans le mensonge, la manipulation et le populisme. C'est notre conception de la politique.

L'opération n'a donc pas été un échec, selon vous...
Le délai de deux semaines, ajouté au processus, a permis à bon nombre d'Ivoiriens qui avaient traîné les pas, de s'inscrire. Le plus important, c'est que nous avons eu un processus transparent avec une liste incontestable, même par les éternels négateurs des évidences, pour emprunter les termes du président Bédié.

L'opposition, notamment l'aile dure du Fpi et certains partis politiques, appellent depuis des semaines, à une transition. Que pouvez-vous leur répondre ?
Parler de transition dans un pays stable, en plein essor économique, qui n'est pas en crise et dont toutes les institutions fonctionnent normalement, montre le manque de sérieux et de crédibilité de ceux qui soutiennent cette idée. En réalité, les tenants de cette thèse sont dans une logique de déstabilisation, se sachant battus dans une compétition électorale ouverte et transparente. D'ailleurs, quand vous regardez la taille et le poids des partis de ces leaders, nous ne pouvons même pas parler de petits partis, mais de micro-partis. Le drame de notre pays, c'est que certains hommes politiques comme ceux qui parlent de transition, se croient des pupilles de la république. On espère ainsi, à travers des postes ministériels ou autres, se faire entretenir très souvent au détriment des populations. Il faut savoir que la parenthèse des transitions, qui s'est ouverte avec le coup d'Etat de 1999, s'est définitivement fermée depuis avril 2011. Ils gagneraient à chercher à faire grandir leurs partis, obtenir l'adhésion des Ivoiriens et nous battre dans les urnes, le 25 octobre 2015. Mais je conviens que cela est une utopie pour eux.

Le président Ouattara dépose demain (hier mercredi, Ndlr) son dossier de candidature au moment où le débat sur son ''inéligibilité'' fait rage. L'opposition, notamment l'aile radicale du Fpi, conteste sa candidature. Qu'en dites-vous ?
Rire...Ils sont ridicules. Ont-ils fini de régler les problèmes d'éligibilité au sein du Fpi entre Affi et Gbagbo? Vu tout ce qui se passe au Fpi, ils gagneraient à régler les problèmes de transition et d'éligibilité en leur sein. Vraiment, les incohérences et les turpitudes du Fpi ne nous intéressent pas. Le président de la République déposera sa candidature et il reviendra au conseil constitutionnel d'analyser le dossier de l'ensemble des candidats, et de dire qui sont ceux qui sont éligibles. D'ailleurs, Monsieur Tia Koné, ex-président de la Cour suprême, qui avait rendu la décision sur laquelle certains fondent leurs arguments, a présenté publiquement, il y a quelque mois à Man, ses excuses pour avoir pris cette décision qui n'avait rien de juridique, mais politique. Vraiment ce débat ne nous intéresse pas.

En ce qui concerne la transition, la frange de l'opposition qui la réclame s'appuie sur les articles 35 et 48 de la Constitution. Lesquels fixent les conditions d'éligibilité (l'article 35) et permettent au président de prendre des décisions exceptionnelles (48). N'est-elle pas fondée à en parler ?
Nous sommes en démocratie et donc, il y a la liberté d'opinion pour dire des absurdités. Ceux qui parlent ne sont pas juges des élections. S'ils veulent arriver au pouvoir en octobre 2015, ils seront obligés d'affronter le président Alassane Ouattara dans les urnes. Tout autre chose n'est que spéculations sans intérêt.

Samedi dernier, au cours d'un meeting, l'ex-président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) Charles Konan Banny, a demandé une rencontre avec le chef de l'État pour aplanir, dit-il, les divergences avant la présidentielle. Alassane Ouattara ne devrait-il pas accéder à sa requête, en vue d'organiser des élections apaisées ?
Le président de la République, en homme de dialogue et de paix, a déjà signifié qu'il échangera avec l'opposition. D'ailleurs, les discussions avec l'opposition ont commencé depuis fort longtemps. Le (ex)-Premier ministre, Ahoussou Jeannot, a été mandaté par le président de la République, justement, pour mener des discussions avec l'opposition dans un cadre permanent de dialogue. Si Monsieur Charles Konan Banny qui considère que le président Ouattara n'est plus son ami, veut parler aujourd'hui avec lui, je constate que c'est une évolution positive. Pour le reste, le président est pour la paix et pour tout ce qui peut concourir à faire avancer notre pays dans le sens de la réconciliation et du développement.

Les partis membres du Rhdp se battent pour un grand taux de participation à la prochaine élection présidentielle. Au Fpi, la branche dirigée par Abou Drahamane Sangaré annonce un boycott, et au Pdci, des militants sont contre l'appel de Daoukro. Pensez-vous que le défi peut être relevé ?
A notre sens, ces élections seront un grand rendez-vous entre le président Alassane Ouattara et les Ivoiriens. Je ne parle même pas seulement des partis politiques. Bien évidemment, il était important d'avoir le soutien des partis politiques. Au Rhdp, nous soutenons à l'unisson le président Alassane Ouattara. Le président mobilisera, avec le Rhdp, l'ensemble des Ivoiriens, et nous relèverons le défi d'un large taux de participation, surtout au niveau des jeunes qui sont les plus nombreux.

Autre grief de l'opposition, c'est l'utilisation des moyens de l'État par le président Ouattara pour battre campagne. Ne trouvez-vous pas fondée cette autre récrimination ?
Je pense que c'est le niveau de mobilisation des Ivoiriens autour de ces visites d'État qui a déstabilisé certainement ceux qui disent ça.

N'ont-ils pas raisons quelque part ?
Non, ils n'ont pas raison. Par le passé, pour ceux qui étaient là juste avant nous, les visites d'État étaient des occasions pour distribuer des sous-préfectures ou des communes, sans cohérence, et entraînant beaucoup de problèmes entre populations d'une région donnée. Aujourd'hui, le président de la République a totalement innové. Les visites d'État sont accompagnées de véritables projets de développement et d'actions pour les populations. Le président Ouattara a, à mon sens, réhabilité la politique dans notre pays et en Afrique. Ceci, en conciliant l'action politique et les actions concrètes en faveur du bien-être des populations. Si ces populations en tiennent compte au moment des élections, nous n'allons pas bouder notre plaisir. Les autres, surtout l'ex-régime, n'avaient qu'à travailler pour les populations, au lieu de passer le temps à les diviser.

Touré Mamadou est de plus en plus visible sur le terrain, dans les régions avant la visite du chef de l'État, pour mobiliser les jeunes. Qu'est ce qui vous amène à faire cela ?
Je suis dans mon rôle . Au delà de mon travail technique à la présidence de la République, qui est le suivi de l'ensemble des dossiers en rapport avec le secteur dont j'ai la charge, c'est-à-dire la jeunesse et les sports, j'ai aussi pour mission de relayer les actions du chef de l'État, surtout en faveur des jeunes. Nous avons traversé une période très difficile pendant la décennie passée, et tous s'accordent à dire que pendant cette période, la jeunesse a été manipulée, instrumentalisée. Le président Alassane Ouattara appelle à l'avènement d'une nouvelle jeunesse, et nous essayons de leur traduire cela au quotidien. En quatre ans, le président a progressivement transformé notre jeunesse au niveau du changement positif des mentalités. Aujourd'hui, nous avons une jeunesse mobilisée autour ce ce qui est essentiel pour elle, c'est-à-dire, la formation et l'emploi. Elle ne veut plus être distraite par autre chose comme par le passé.

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