vendredi 7 aout 2015 par Abidjan.net

Présentez-nous votre établissement ?
Je voudrais avant tout vous remercier de l'opportunité que vous m'offrez pour présenter l'Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS). En effet, notre institution a été créée par décret N°61-141 du 15 avril 1961. Donc, cela fait pratiquement 54 ans que l'INJS est créé, mais ce décret a connu plusieurs transformations pour aboutir à celui de 2013 qui est le décret N° 713 du 18 octobre 2013 qui, a fixé de nouvelles missions à l'INJS. Ces missions sont reparties en huit directions centrales puisque dorénavant l'INJS a été transformée en direction générale. En plus des directions centrales, nous avons 17 sous-directions. Au niveau des directions centrales, nous avons deux écoles, un centre de formation, le centre de médecine du sport et deux autres directions notamment la Direction de la coopération et de partenariat et celle des infrastructures, des équipements et de la Maintenance. Au niveau des écoles, nous avons l'École normale supérieure d'éducation physique et des sports qui forment les Enseignants d'EPS (Éducation physique et sportive), mais avec le système LMD, cette école a plusieurs Masters. Ce sont notamment les Masters en Education Motricité qui est l'équivalent du diplôme d'EPS, Management des Sports, Activité Adaptée Santé c'est-à-dire pour les handicapés moteur ou physique, pour la Kinésithérapie. Nous avons aussi l'Ecole Normale d'Education Permanente qui a également quatre Masters : Projet et création d'entreprise ; Andragogie ; Gérontologie ; Loisirs. Ce qui fait que l'INJS couvre la totalité des missions assignées au Ministère des Sports et Loisirs. L'INJS forme tous les cadres de Jeunesse, Sports et Loisirs de notre pays. C'est une école qui a formé des milliers d'enseignants puisque nous sommes la première en Afrique dans ce domaine-là. Depuis Madagascar, Les Seychelles jusqu'au Burundi (dont l'actuel Président fut un étudiant de l'INJS), nous pouvons dire que l'INJS a formé beaucoup dans la sous-région.

Qu'en est-il du fonctionnement de cette direction générale ?
La direction générale, entourée de ses directions centrales et sous-directions, se réunit tous les mardis pour une réunion de direction au cours de laquelle nous évoqué tous les sujets qui peuvent permettre à l'INJS de retrouver son lustre d'antan. Nous pouvons dire qu'il règne une bonne ambiance au sein du Comité de Direction, chacun fait ce qu'il a à faire dans le respect des règles, dans l'efficacité.

Parlant de retrouver son lustre d'antan, nous aimerions savoir aujourd'hui comparativement à hier, où est passée la notoriété de l'INJS ?
Je crois que cela est dû à la crise socio politique de ces dix dernières années, ce qui a poussé les pays qui envoyaient leurs cadres en formation, a créé des embryons de l'INJS dans leurs pays. Donc nous avons l'INJS au Burkina Faso, Mali, Niger, Gabon, dans tous ces pays-là qui nous envoyaient leurs cadres pour les former. Je pense que nous avons pris quand même un mauvais coup des crises successives que notre pays a connues. Mais avec la nouvelle dynamique, le système LMD qui est en train d'être mis en place, nous allons reconquérir notre part du marché, parce que ces INJS-là sont encore au stade embryonnaire alors que nous sommes en train passer à la deuxième phase, à savoir l'universalisation de nos formations et diplômes.

Si l'on doit passer l'INJS au scanner, comment se porte-elle ?
Au niveau des enseignements, l'INJS n'a pas trop perdu de sa qualité. C'est vrai qu'au niveau des pratiques, aves la dégradation très avancée des équipements sportifs, on peut dire qu'il y a une baisse du point de la qualité. Sinon quant aux fondamentaux théoriques, les mêmes enseignants sont là et ils ont pu acquérir de l'expérience. Il n'y a vraiment pas de souci à se faire à ce niveau, puisque notre dossier de LMD est tellement avancé que nous avons les félicitations de l'Université Félix Houphouët Boigny. Je pense que pour la rentrée prochaine, nous aurons notre école Doctorant pour avoir des enseignants de rang A.
Au niveau des infrastructures, est ce que l'INJS répond aux normes d'une grande école ?
Il convient de dire que nos infrastructures sont dans un état de délabrement avancé. Mais avec le peu de moyens que nous avons, nous essayons de faire le maximum pour pouvoir permettre aux étudiants d'être formés selon les normes. Cependant, avons-nous besoin d'un véritable plan Marshall pour la réhabilitation de nos infrastructures. À ce sujet, je peux dire que nous sommes très avancés parce que hier nous avons vu l'avant dernière monture de la nouvelle maquette que nous allons proposer bientôt à monsieur le ministre qui va être notre interprète auprès du gouvernement pour pouvoir redonner vie à notre institution. Vous savez comme je vous l'ai dit l'INJS a été créée en 1961, mais imaginez-vous depuis ces années, elle n'a pas de piscine. Ce qui fait que nos étudiants sont obligés de se rendre soit à la piscine d'État qui va fermer bientôt ou à l'Université FHB avec laquelle nous avons un partenariat. Notre premier défi, c'est déjà d'avoir une piscine, ensuite un amphithéâtre avec le LMD. Et la réhabilitation des salles spécialisées, notamment pour l'éducation permanente, les salles de couture, de broderie et de cuisine, qui doivent recevoir le matériel adéquat pour la formation. Car cette année nous avons eu un effectif de 400 étudiants, l'année prochaine nous aurons 1148 étudiants. Le concours d'entrée à la fonction publique nous a déjà donnée 355 étudiants à savoir les maîtresses et les maîtresses adjointes qui sont formées pour les besoins du ministère de la Famille, de la Femme et de l'Enfant. Elles interviennent dans les IFEF (Institut de formation et d'éducation féminine). Ensuite, nous avons les enseignants bivalents, dans le cadre du Contrat Désendettement Développement (C2D), il y a la construction de collège de proximité. Et donc, nous avons les bivalents de l'Anglais-EPS. Ce sont des instituteurs qui ont une licence que l'État veut reconvertir en professeur de collège. Nous faisons la partie du sport et l'ENS s'occupe de la partie qui concerne l'Anglais. Ces collèges sont situés dans des localités de 500 à 600 habitants, pour éviter que les enfants aillent loin des parents. Étant donné que les instituteurs sont déjà habitués au milieu rural, là où il faut 12 enseignants, on prendra 06. Mais chaque professeur aura deux matières à enseigner. Dans le cas de l'EPS, c'est avec le cours d'Anglais.

Parlant de votre besoin d'un plan Marshall pour la réhabilitation de vos infrastructures, qu'espérez-vous du Gouvernement ?
Le ministre nous a indiqué récemment qu'il fallait qu'on explore le PPP (Partenariat Public Privé). Nous l'avons fait et nous avons demandé qu'on ait des coûts par tranche. Si quelqu'un veut nous construire une piscine, après la réalisation, il l'exploite pendant un certain nombre d'années jusqu'à ce qu'elle nous revienne. Il y a également l'amphithéâtre de 1500 places qui peut suppléer le Palais des Congrès. Il y a aussi la construction d'un hôtel sportif, puisque dans notre intention, si nous réussissons à tout réhabiliter avec un gymnase, la réfection de terrain, la construction d'un autre dortoir, des équipes pourraient à la faveur de la CAN 2021, choisir notre site pour un camp d'entrainement. L'équipe sera logée et elle aura les infrastructures à sa disposition. Toute la panoplie des services qu'on peut offrir à un sportif pour une bonne préparation. A cet effet, nous avons réactivé le centre national de sport de haut niveau qui lui est chargé de préparer les équipes comme dit le décret qui représente le Côte d'Ivoire au plan international que ce soit en club ou en équipe nationale.

Donc si nous sommes réhabilités, c'est sûr que l'État fasse des économies en évitant d'aller payer à l'extérieur pour la préparation de nos équipes nationales. A côté nous avons le centre de Médecine Sportive qui est vraiment une référence au niveau Africain et qui accueille aujourd'hui pratiquement tous les malades qui ont fait un AVC ou des sportifs qui ont eu des blessures et qui y viennent faire leur rééducation. C'est un centre vraiment réputé, qu'il y a lieu d'agrandir et l'équiper davantage. Ces deux centres doivent participer à la détection des jeunes talents. Pour le centre de sport de haut niveau, nous allons créer des pôles à travers le pays pour pouvoir faire cette sélection-là. Un pôle au sud, à l'est, au nord et à l'ouest pour faire la détection des jeunes talents et le suivi. En un mot vous avez la détection, le suivi et le centre national de sport de haut niveau qui doit encore faire la reconversion des athlètes de haut niveau. C'est tout un cheminement par lequel, on vous détecte, on vous suit pour que vous deveniez sportif de haut niveau et puis après on veille à ce que vous soyez reconverti pour éviter ce que nous avons dans le cas de la vie post sportive de nos anciennes gloires. Dans le cadre de la professionnalisation du sport, tout ce qui est formation incombe à l'INJS, les athlètes, les entraineurs, les préparateurs physiques et tous. La deuxième école d'éducation permanente qui n'est pas trop connue mais qui a un rôle essentiel pour l'imagerie populaire quand on parle de l'INJS, c'est le sport, mais il y a cette grande école-là qui forme les jeunes et nous avons un service à la communauté qui a déjà commencé à aller vers les Mairies, les Administrations Déconcentrées pour pouvoir former les jeunes en pâtisserie, cuisine, photographie pour participer à l'absorption du taux de chômage. L'INJS au niveau du Ministère du Sport et des Loisirs est un instrument qui est très important. Et Monsieur le Ministre l'a bien compris, qu'il permette ce canal par lequel on puisse donner toutes ces informations à la population.


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