jeudi 20 aout 2015 par Le Quotidien d'Abidjan

A quelques deux mois de l'élection présidentielle, la tension monte de plus en plus. Le pouvoir, tel un gros bras, bande ses muscles et menace.

Le régime au pouvoir depuis le 11 avril 2011 ne veut laisser le moindre espace à l'expression démocratique. Au contraire, il corse son discours et bande ses muscles. Apparemment il veut en découdre avec son opposition et plonger à nouveau le pays dans un bain de sang. Là où l'opposition significative prône la discussion pour aplanir les différends avant d'aller sereinement aux élections, le pouvoir brandit l'épée. Depuis l'étape de San-Pedro de sa tournée à l'intérieur du pays, le ministre de la Défense, Paul Koffi Koffi menace : Il n'y aura pas de transition en Côte d'Ivoire. Les élections auront lieu aux dates indiquées , a-t-il déclaré. Cette sortie du ministre en charge de la Défense vient ainsi en réaction à la déclaration du FPI de boycotter le scrutin et celle de Romain Nadal, directeur de communication du Quai d'Orsay. Ce dernier sur la radio américaine ?'La Voix d'Amérique'', avait fait savoir que la transition était la solution pour dénouer la crise sociopolitique que connait la Côte d'Ivoire. En prenant le contrepied de cette sortie du ministère français des Affaires étrangères, Paul Koffi Koffi donne ainsi la position officielle du régime sur la question Par cette déclaration guerrière, il ouvre certainement la voie à une autre crise aux conséquences imprévisibles. Le dialogue de sourds entre le pouvoir et l'opposition qu'entretient le premier est un jeu dangereux. Il faut s'asseoir pour discuter afin de sauver l'essentiel, c'est-à-dire la Côte d'Ivoire. Le FPI et la CNC estiment que des questions essentielles restent encore en suspens. Il faut les régler en priorité. Il s'agit de la recomposition de la CEI afin de lui conférer un caractère neutre, la révision des listes électorales, le respect de la constitution avec en toile de fond, l'inéligibilité du chef de l'Etat sortant. Il revient de plein droit au pouvoir d'appeler son opposition à la table de négociation. Et la CNC a déjà donné le ton en demandant à rencontrer le pouvoir à travers une correspondance officielle. Jusque-là cette requête est restée sans suite, classée dans les oubliettes. Piétiner toutes ces questions urgentes et bander les muscles pour attendre l'opposition n'est pas démocratique et devrait interpeler la communauté internationale qui a le devoir d'éviter le chaos à la Côte d'Ivoire. C'est dommage que le RDR, parti politique au pouvoir ne trouve d'autres mots pour concilier les parties que les menaces. Toute personne qui voudra perturber le scrutin nous trouvera sur son chemin , menaçait Joël N'guessan dans les colonnes du confrère en ligne, Alerte Info. La tension devient de plus en plus vive. Quelles raisons ont ceux qui veulent vaille que vaille maintenir les élections aux dates indiquées ? Si c'est pour respecter les dates constitutionnelles, ce motif ne tient pas la route, car cette constitution est fréquemment violée depuis un certain 11 avril 2011.

R. F.

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