Abidjan - La Banque africaine de développement (BAD) a présenté, jeudi, un nouveau rapport proposant une stratégie pour autonomiser les femmes africaines dans l'agriculture, la commercialisation de produits à forte valeur ajoutée.
Produit par le bureau de l'envoyée spéciale pour le genre et le département de l'agriculture et de l'agro-industrie (OSAN) de la (BAD), cette étude, intitulée L'autonomisation économique des femmes africaines grâce à la participation équitable aux chaînes de valeur agricoles estime qu'il faut renforcer la productivité des Africaines et leur place dans la commercialisation de produits à forte valeur ajoutée pour que l'agriculture opère sa mue en Afrique.
Ce nouveau rapport de la BAD doté d'ailleurs d'une stratégie sur le genre 2014-2018 s'appuie sur quatre spéculations, à savoir le cacao, le café, le coton et le manioc.
Selon le document, plusieurs défis entravent l'épanouissement des femmes dans le secteur agricole. Les Africaines travaillant dans le secteur font face à de nombreuses difficultés qui affectent leur productivité et entrave leur pleine intégration dans l'économie agricole, ajoute le rapport.
Il s'agit du manque d'accès à des intrants de qualité, des difficultés d'accès au financement, de la formation limitée, des contraintes domestiques lourdes, des rémunérations faibles sinon inexistantes, l'absence de contrôle sur les revenus générés par les ventes, le foncier.
Face à ces défis, le rapport identifie trois grands domaines d'action. D'une part, augmenter le nombre d'agro-entrepreneurs à grande échelle, en leur fournissant un accès au financement et à la formation, et en améliorant les liens entre les marchés régional et mondial.
Ensuite s'assurer que les femmes sont rémunérées, en en faisant des copropriétaires, en améliorant leur productivité, et en les formant pour les doter des compétences de base en matière de gestion d'entreprise. Et enfin, accroître l'accès des femmes aux marchés de niche, en produisant et en commercialisant des produits destinés aux femmes uniquement.
Ce rapport prépare le terrain pour l'autonomisation des femmes, afin qu'elles prennent un rôle de premier plan dans le secteur de l'agriculture et dans les chaînes de valeur agricoles, au niveau régional comme au niveau mondial , a déclaré le président sortant de la Banque africaine de développement, Donald Kaberuka, lors de la présentation du rapport par visioconférence au siège de l'institution, à Abidjan.
L'agriculture représente 25 % environ du PIB de l'Afrique et les femmes constituent près de la moitié de la main d'?uvre de ce secteur en Afrique subsaharienne. Sur l'ensemble du continent, l'agriculture s'avère même le tout premier employeur des femmes, concentrant 62 % des femmes actives. Dans certains pays, comme le Rwanda, le Malawi et le Burkina Faso, elles sont même plus de 90 % à y travailler.
En Côte d'Ivoire, par exemple, si la production de cacao concentre une main d??uvre à 68 % féminine, seuls 21 % des revenus générés vont aux femmes. De même, en Éthiopie, les femmes représentent 75 % de la main-d'?uvre dans la production de café mais ne perçoivent que 34 % des revenus, cite le document.
(AIP)
kkf/cmas