mardi 15 septembre 2015 par Le Sursaut

Contrairement au président statutaire du parti, Pascal Affi N'guessan, qui a opté pour la voie des urnes, le camp Sangaré s'inscrit dans la violence, depuis la validation de la candidature du Président Alassane Ouattara par le Conseil constitutionnel dans le cadre de la présidentielle d'octobre. Pourtant, Charles Konan Banny, président de la Coalition nationale pour le changement (Cnc), plateforme politique dont se réclament les initiateurs des marches éclatées, en l'occurrence la Coalition nationale de la jeunesse pour le changement (Cnjc), n'a pas donné de la voix. Idem pour d'autres figures de proue de la Coalition tels Mamadou Koulibaly et Kouadio Konan Bertin (KKB). Essy Amara, candidat indépendant à la présidentielle, a, pour sa part, déposé un recours au Conseil constitutionnel en récusation la candidature de l'actuel chef d'Etat. Il a été débouté par l'institution. Pourquoi les frondeurs du Fpi ne procèdent-ils pas de la sorte ? Quand on décide de boycotter des élections, on reste chez soi. On ne sort pas pour mettre du feu à des pneus , répliquait à juste titre Paul Koffi Koffi, ministre en charge de la Défense. Dans l'ensemble, la stratégie politique du camp Sangaré semble se réduire au slogan ??Gbagbo ou rien''. Boycott des élections législatives et municipales en 2011, boycott de l'opération de recensement général de l'habitat et de la population, boycott du recensement en vue de l'inscription sur la liste électorale, boycott de la présidentielle et tutti quanti. Tout porte à croire que le camp Sangaré Abou Drahamane, le ??gardien du temple'' comme l'appellent ses militants, foule aux pieds le combat politique de Laurent Gbagbo et par ricochet les valeurs qui ont présidé à l'avènement de son parti. L'image du père de la formule ??Asseyons-nous et discutons'' rime aujourd'hui avec repli catégorique. C'est dire que les frondeurs n'ont rien appris auprès de leur mentor, Laurent Gbagbo. En somme, la politique n'est rien d'autre que la saine appréciation des réalités du moment, comme le répétait Houphouët-Boigny. Hélas, les frondeurs n'entendent pas les choses de cette oreille. En réaction à leur mauvaise lecture de la réalité, la majorité des populations ivoiriennes refusent de les suivre dans ce fantasme. Pour l'heure, c'est à Charles Konan Banny que les frondeurs donnent du fil à retordre. Son image risque certainement de prendre un coup car le camp Sangaré se sert de la plateforme politique qu'il préside pour assouvir ses desseins.

Cyrille NAHIN

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