mercredi 30 septembre 2015 par La Tribune Ivoirienne

Le gouvernement ivoirien a décrété l'école obligatoire pour tous les enfants, à compter de la rentrée scolaire 2015-2016. Cette volonté n'est réalisable qu'avec la construction de nouvelles infrastructures scolaires. C'est ce que semble avoir compris Do Bi Tra Désiré, opérateur économique et fils de Zrabisseifla, dans la sous-préfecture de Gohitafla. Ce dernier a donc décidé de construire une école technique et un groupe scolaire. Mais contre toute attente, ce noble projet se heurte au refus de Tra Bi Irié Jonas, le député-maire de Gohitafla.

Selon l'opérateur économique, le premier magistrat de Gohitafla, pour des raisons inavouées, s'oppose à la construction de cette école. Au début de l'année 2015, nous avons décidé de construire une école technique et un groupe scolaire, pour résorber un tant soit peu le problème de l'insuffisance des infrastructures scolaires à Gohitafla. Mais à notre grande surprise, Tra Bi Irié Jonas, le député-maire de Gohitafla, s'y est opposé farouchement, dénonce Do Bi Tra Désiré.

L'homme d'affaires s'explique difficilement l'attitude de celui que cette initiative devait plutôt réjouir. Car cette école est censée soulager ses administrés, les parents de leurs progénitures. Nous avons entrepris des démarches et avons acquis un terrain d'une superficie d'un hectare. Ensuite, nous avons adressé des courriers à l'administration locale, notamment la mairie et la sous-préfecture, afin d'authentifier les documents afférents à l'acquisition du terrain. Et c'est ce qui nous a permis de débuter les travaux. Mais à notre grande surprise, la mairie nous demande d'arrêter les travaux et nous a restitué les frais relatifs à l'enquête de commodo et incommodo, qui s'élèvent à 783.500 f cfa. Et le plus ahurissant est qu'il refuse de signer les différents documents que je dois faire parvenir au ministère de l'Education nationale, déplore-t-il.
Pour Do Bi Tra Désiré, l'attitude du maire s'explique par le fait que ce dernier voit en lui un potentiel rival politique. Le maire craint que la construction de cette école ne m'attire la sympathie des populations et menace son poste. Ainsi, il voit en moi son futur adversaire politique. Il a même juré que tant qu'il sera maire de Gohitafla, il n'autorisera jamais la construction de cette école, révèle l'homme d'affaires.

Joint par téléphone, le maire s'est défendu, soutenant que Do Bi Tra Désiré n'aurait pas tous les documents requis pour bâtir une école. Selon lui, le plaignant n'a fourni en tout et pour tout qu'une demande de terrain manuscrite et la photocopie de sa carte nationale d'identité. Ce qui n'est pas suffisant pour avoir ladite autorisation. Do Bi Tra n'a pas les documents requis pour bâtir cette école. En outre, le terrain en question, non seulement n'a pas été attribué, mais les villageois s'opposent à la construction de cette école. Nous sommes dans un pays où il y a des lois, il faut qu'on apprenne à les respecter, se défend-il.

Ba Bi Julien, le troisième adjoint au maire et protagoniste dans cette affaire, joint également par téléphone, n'a pas voulu se prononcer. Cependant, il a soutenu avoir tenté de concilier les ʺdeux frères ennemis", chose que le maire n'a guère apprécié. Sincèrement, je ne veux plus rien à voir dans cette affaire. J'ai tenté de concilier les deux parties, mais ça n'a pas marché. Le maire m'a même boudé pendant deux semaines, pour cette raison, a-t-il affirmé.

Notre démarche n'a pas gagné l'assentiment du maire. Et il l'a fait savoir. Vous voulez donc insinuer que ce que j'ai dit n'est pas valable, au point que vous avez appelé mon troisième adjoint. Dans ce cas, faites ce qui vous plait, je m'en fiche. Et on ira, où on ira, a-t-il dit sur un ton menaçant. Cette attitude du maire apporte de l'eau au moulin de ceux qui soutiennent que son refus s'expliquerait par un problème de leadership. Le maire refuse la construction de cette école, pour des raisons de positionnement politique. Il craint de perdre son poste, soutient un administré.

Quant à Do Bi Tra Désiré, il dit avoir sollicité le soutien des chefs traditionnels, du président du Conseil régional et même du sous-préfet. Tous approuvent son initiative mais ne parviennent pas à faire revenir le député-maire sur sa décision. Il ne reste qu'à ce promoteur de recourir à un niveau plus haut au sommet de l'Etat. Certainement que la ministre Kandia Camara se penchera sur ce bras de fer autour de la construction d'infrastructures d'apprentissage utiles à la mise en ?uvre de l'école obligatoire.

Constant DOSSOU

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