par Notre Voie
Le Festival international de rire d'Abidjan (FIRA) s'éclatera cette année, du 4 au 9 septembre, sur trois scènes de la capitale économique ivoirienne. Avant cette rencontre qui en sera à sa 5ème édition, son initiateur Adama Dahico explique tout.
Notre Voie : Bientôt, c'est le 5ème FIRA. A quel niveau des préparatifs êtes -vous ?
Adama Dahico : Nous sommes très avancé au niveau des préparatifs. Nous sommes précisément au stade de la pré-campagne. C'est un festival qui a besoin d'être connu par ceux que nous appelons notre public mais aussi par nos camarades comédiens et humoristes d'Afrique. Nous sommes en train de voir les dernières touches de collaboration avec les partenaires. Nous réfléchissons sur la qualité des différentes prestations des humoristes...N.V. : Qu'est-ce qui va changer cette année?
A.D. : il y aura beaucoup d'innovations. Nous allons rendre hommage aux producteurs et animateurs d'émissions radio et télé qui ont aidé les humoristes à se faire connaître. Il s'agit de Barthélemy Inabo à travers . Dimanche passion? sur La première, Tonton Bouba avec Allocodrome? sur Fréquence 2 qui a permis à des humoristes comme moi, Omega David et plein d'autres de se faire connaître. Vous avez aussi George Taï Benson dans
La Vie est belle?... En somme, nous voulons exprimer notre reconnaissance à tous les hommes de média. Par ailleurs, nous voulons montrer aux uns et autres que les humoristes jouent un rôle très important dans l'actuel processus de réconciliation nationale en Côte d'Ivoire. En effet, à travers nos sketches, nous prônons énormément la tolérance, la l'amour et fraternité.
N.V. : Est-ce pour cette raison que le Festival va multiplier ses scènes par trois ?
A.D. : Effectivement, nous voulons toucher cette fois-ci un public plus large dans différents cadres. Ainsi, en plus du Palais de la culture de Treichville, nous allons nous rendre à Abobo, au Centre culturel qui est pour nous le temple des troupes de théâtre et des humoristes de Côte d'Ivoire ; nous ferons aussi un tour du côté de la Riviera, plus exactement à l'espace La Kartier?, pour permettre à nos frères qui s'y trouvent de vivre sur place l'humour dans une ambiance de maquis. N.V. : Pourquoi le FIRA 2007 sera-t-il plus long que les précédents ?
A.D. : Nous voulons nous donner le temps de contenter tout le monde. Ce sera donc un véritable marathon du rire. La matinée du mardi 4 septembre, nous allons faire la cérémonie d'ouverture. Elle sera suivie d'une conférence publique sur Utilisation des humoristes dans les médias?. Après cette conférence, dans la soirée, on se rendra au Centre culturel d'Abobo ainsi qu'à l'espace La Kartier?, à la Riviera 2. Le mercredi, il y aura deux autres spectacles à Abobo et à La Kartier. A partir du 5, nous serons, en plein dans le festival au Palais de la culture. C'est-à-dire qu'il y aura Les one man show? et Le maquis?. Le dimanche, des talents nouveaux vont entrer en lice, encadrés par leurs aînés. Mais avant, dans la matinée de samedi, à la salle de 300 places, il y aura un spectacle dédié aux tout-petits. Ce sera un show de clowns. Dans la soirée, nous ferons le maquis dans la salle Anoumabo de 4000 places. L'an dernier, nous avons été débordés par nos fans dans une salle plus petite. C'est pour réparer cela que cette année, nous allons permettre à tous de venir nous voir dans de meilleures conditions. N.V. : D'où viendront vos invités de cette année ?
A.D. : Cette année, les spectacles seront beaucoup plus professionnels que par le passé, parce qu'il y aura la participation de beaucoup de confrères africains. Cela permettra aux humoristes locaux de connaître le niveau du travail de qualité que ces derniers abattent dans leurs différents pays ou leurs différents lieux de résidence. Nos invités se nomment donc Kader Diarra du Sénégal, Oncle Bazart du Bénin qui, lors d'une édition du Masa, a pris le pouls de l'ambiance chaleureuse et humoristique à Abidjan. Vous avez aussi Tchop Tchop du Cameroun, par ailleurs animateur de radio, Serges Abesselo, grand imitateur de son président Omar Bongo, Sow Baïlo de la Guinée Conakry et les Bobodioufs du Burkina Faso qui viendront avec Souké, Siriki et Fati dans le cadre d'un spectacle de clowns pour les enfants et les grandes personnes. N.V. : Et au plan national ?
A.D. : Nous allons d'ici peu inviter nos amis du pays qui pratiquent l'humour à 100% pour qu'ils nous disent ce qu'ils comptent proposer à ce festival. Peut-être que certains d'entre eux ont des créations inédites. Ainsi, en fonction de leurs propositions, nous ferons nos programmations. En ce qui concerne le Maquis du Doromikan chez Dahico?,
L'anniversaire de la fille du président de la République? est le thème retenu. Cet événement change le comportement du gérant du maquis qui n'est autre que moi-même. Je commence par mes serveuses que je remplace par de nouvelles filles. Ces dernières ont un niveau Bac+5, en plus, elles sont bilingues. C'est pour dire tout simplement : A cliente exceptionnelle, personnel exceptionnel.
N.V. : A quelle fille et à quel chef d'Etat faites-vous allusion ?
A.D. : Il faut venir au spectacle pour découvrir qui est cette fille et ce président de la République. Voilà le suspens... Lors de cette soirée, nous allons tabler sur les sosies. Nous sommes en train de chercher le sosie de Soro Guillaume et d'autres personnalités puisqu'il s'agit avant tout de L'anniversaire de la fille du Président?. Je précise que tous les humoristes ne pourront pas jouer en même temps dans le maquis. Nous procéderons donc à une sélection. N.V. : Le président Gbagbo sera-t-il présent ce jour?
A.D. : Nous nous posons nous-même la question. Puisque c'est quelqu'un qui est capable de surprendre à la dernière minute. Il n'est donc pas exclu qu'il nous fasse ce coup d'Etat?. N.V. : Ce festival se propose de lancer un débat sur le travail des humoristes dans les médias. A quelle fin ?
A.D. : Nous allons réfléchir sur un thème, Utilisation des humoristes dans les medias?. Nous avons des humoristes qui interviennent à titre individuel ou en tant que collaborateur dans les medias. Mais jusqu'à quel degré contribuent-ils à la vie de ces rédactions ? Y a-t-il des améliorations à apporter à leur travail ? Quelles sont les suggestions de chacun pour l'amélioration de notre statut en général ? C'est à toutes ces questions que nous allons tenter de trouver une réponse. En outre, nous sommes convaincu que l'humoriste contribue à la consolidation de la paix et de l'unité dans un pays. C'est donc fort de cela que nous avons choisi comme thème du festival : Humour et Paix?. N.V. : Soyez plus clair ?
A.D. : Nous sommes résolument engagés dans la dynamique de paix que l'Etat a entamé. Le président de la République Laurent Gbagbo et le Premier ministre Guillaume Soro se sont assis, il n'y a pas longtemps, pour rechercher la paix en Côte d'Ivoire. Par conséquent, nous nous sommes dit que nous, humoristes de Côte d'Ivoire, bien que nous l'ayons toujours fait, nous devons continuer à soutenir nos autorités pour que la paix revienne définitivement. Au bout du compte, nous voulons aller aux élections en 2008 dans un pays au préalable désarmé et réunifié.
Interview réalisée par Schadé Adédé Collaboration : Aude Gogoua